Une étude française exprime son scepticisme sur l’efficacité de la future règlementation sur les choix des consommateurs et la santé publique. L’analyse pointe notamment la difficulté de compréhension et d’interprétation des allégations génériques (allégations article 13.1).
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette étude fustige sévèrement les allégations actuellement acceptées ou en voie de l’être. Premier constat: la plupart des nutriments essentiels se verront attribuer des allégations générales, ce qui signifie que tous les produits pourront virtuellement accéder à ces allégations, naturellement ou via l’enrichissement. Deuxième constat: les auteurs critiquent la pertinence de certains types d’allégations d’importance limitées soumises à l’EFSA (par exemple, relatives à la nutricosmétique), en comparaison de domaines plus problématiques, comme les maladies cardiovasculaires.
Le troisième constat est d’ordre lexical: une allégation portant sur le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge est incompréhensible pour le consommateur, et sa vulgarisation pourrait prêter à une interprétation erronée. Dans le même ordre d’idée, des allégations portant sur l’énergie pourraient avoir un double sens: un apport de calories pour les scientifiques d’une part et un effet énergisant pour le consommateur d’autre part.
Quatrième constat: la multiplication des allégations sur une même thématique santé augmente considérablement le risque de confusion. Enfin, le risque est aussi important de voir certaines allégations ne pas atteindre leur cible: la validation des allégations portant sur le fer dans la population générale en est un bel exemple, dans la mesure où elles profitent davantage aux femmes qu’aux hommes.
Pour résoudre ces problèmes, les scientifiques français formulent plusieurs propositions, comme la limitation de la liste positive des allégations génériques (en ne se focalisant par exemple que sur celles pour lesquelles les apports sont insuffisants dans l’Union Européenne), ou le développement de disclaimers en accompagnement des allégations.