Le film Sugarland dénonce avec un certain humour les méfaits de la surconsommation de sucres et l’omniprésence des sucres dans notre alimentation occidentale.
Plusieurs années après Super size me, le film de Morgan Spurlock dénonçant les méfaits du fast-food en se forçant à en surconsommer, c’est un peu le même principe que l’on retrouve dans le film australien Sugarland. Pour objectiver les méfaits d’une alimentation trop riche en sucres, Damon Gameau, le réalisateur, va se forcer à ingurgiter 160 grammes de sucres par jour. Cette quantité correspond à une consommation courante en Australie et est plus élevée que chez nous, où la consommation est de l’ordre d’une centaine de grammes (sucres totaux).
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160 grammes de sucres par jour
Le réalisateur raconte qu’avant cette expérience, il avait complètement arrêté de consommer des sucres ajoutés. Le contraste est donc d’autant plus grand. Mais pour ne pas virer dans la caricature des excès de malbouffe, il a décidé d’ingérer son quota de sucres sous forme d’aliments qui ont plutôt une bonne image: jus de fruits, smoothies, yaourts, céréales petit-déjeuner, barres de céréales,…
Comme on peut s’y attendre, les résultats sont au rendez-vous: après son expérience de 60 jours et l’équivalent de 2 400 cuillères à café de sucres, son poids est passé de 76 à 84 kilos, et son tour de taille de 84 à 94 cm, le foie de gorge de graisse, le taux de triglycéride a augmenté, etc. Même son humeur s’en trouvait modifiée, avec explications à la clé. Des modifications qui fort heureusement sont réversibles.
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Sugarland contre Fatland
Le film, projeté récemment par l’asbl Univers Santé pour sensibiliser les étudiants à la problématique de l’omniprésence des sucres ajoutés et des méfaits de l’excès de sucres, remplit sa mission avec humour. On y retrouve, de façon plus solennelle, Gary Taubes, journaliste scientifique qui met toute la problématique de l’obésité, voire de la plupart des maladies chroniques, sur le seul compte des glucides. Ce qui est un peu réducteur compte tenu des nombreux acteurs nutritionnels dans la santé…
Quoi qu’il en soit, cela nos renvoie donc au vieux débat qui oppose bien des scientifiques: le low-carb contre le low-fat, ou qui, des graisses ou des glucides (dont les sucres) sont la cause de l’obésité. Un débat qui en réalité n’est pas le bon, tout étant une question de qualité des graisses, et de qualité des glucides: amidons raffinés et sucres ajoutés devant être limités, au profit des céréales complètes et sucres naturellement présents dans 2 à 3 portions de fruits.
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