Êtes-vous plutôt 8 tasses par jour ou déca le soir? Le groupe international de chercheurs Coffee and Caffeine Genetics Consortium a identifié 6 nouveaux gènes qui sous-tendent notre propension à consommer du café. Il montre que la génétique peut influencer notre comportement au quotidien.
Ce travail, présenté dans la revue Molecular Psychiatry, permet aussi d’expliquer pourquoi la caféine affecte chaque sujet différemment, et comment ses effets vont à leur tour influer sur la consommation de café. Ainsi, certaines personnes devront en consommer beaucoup plus que d’autres pour se sentir d’attaque, d’autres beaucoup moins pour ne pas avoir de problèmes de sommeil.
L’analyse génomique a été menée grâce à la collaboration de nombreuses équipes, sur les échantillons d’ADN et des bases de données portant sur plus de 120.000 participants d’origines européenne et afro-américaine. Ont été analysées les associations entre les modes de consommation du café et les variations génétiques, de type polymorphismes nucléotidiques simples (SNP), où 2 chromosomes diffèrent sur un segment donné par une seule paire de bases.
Le consortium a identifié 8 gènes, dont 2 déjà identifiés lors de précédentes recherches. Parmi les nouveaux gènes identifiés, 2 sont liés au métabolisme de la caféine, 2 à ses effets psychoactifs et les 2 derniers au métabolisme des lipides et du glucose.
Les gènes identifiés comme influant sur la consommation de café, ne pourraient être que «la pointe de l’iceberg», explique l’un des auteurs, le Dr Cornelis de Harvard. Les 6 gènes expliquent environ 1,3% de notre comportement vis-à-vis du café, et il pourrait y avoir de nombreux autres gènes impliqués dans le métabolisme et l’appétence pour la caféine.
Ces travaux montrent également que la caféine affecte les gens différemment. Là où quelqu’un va avoir besoin d’une tasse le matin pour se réveiller, une autre personne pourra en consommer 4 tasses avant de ressentir le même effet. Un point non anecdotique lorsqu’on connaît les multiples bénéfices de la caféine pour la santé et le peu d’effets indésirables.
The Coffee and Caffeine Genetics Consortium, Cornelis M.C. et al., Molecular Psychiatry, 7/10/2014.