Selon une étude publiée dans Cancer Prevention Research, les effets négatifs d’une consommation excessive de viande rouge sur l’incidence du cancer colorectal pourraient être partiellement contrés. Une condition: y associer une consommation suffisante de sources de glucides riches en amidon résistant.
En menant des recherches cliniques sur le cancer colorectal, des chercheurs de la Flinders University d’Adélaïde en Australie ont découvert une voie métabolique commune entre la viande rouge et les sources de glucides riches en amidon résistant.
Celles-ci reposent sur un microARN promoteur du cancer colorectal, le miR-17-92. Un micro-ARN est un brin court d’une molécule d’ARN, qui a la capacité de dégrader ou supprimer des gènes et a donc une action sur le métabolisme et la multiplication ou la mort des cellules.
Dans le cas présent, les auteurs de l’étude ont montré que si la viande rouge augmentait l’expression du miR-17-92, l’amidon résistant pouvait au contraire en réduire cette activité. Le mécanisme pourrait s’expliquer par une action régulatrice des acides gras à chaîne courte générés lors de la fermentation colique, en particulier le butyrate.
Dans leur expérience, les chercheurs australiens ont mesuré, chez 23 adultes en bonne santé, l’impact de la consommation quotidienne de 300 g de viande rouge maigre et de 40 g d’amidon résistant pendant 4 semaines. Les volontaires devaient d’abord consommer exclusivement la viande rouge et après une période de wash-out de 4 semaines, réitérer l’expérience en associant cette fois l’amidon résistant (sous forme d’amidon de maïs riche en amylose).
Les résultats révèlent une augmentation de 30% des taux de miR-17-92 et une prolifération cellulaire dans le tissu rectal des patients après consommation de viande rouge, alors que l’ajout d’amidon résistant rabaisse ces taux à leurs valeurs initiales.
Si ces résultats demandent confirmation et ne justifient pas une surconsommation de viande rouge, ils attirent l’attention sur l’intérêt potentiel de la mixité et de l’équilibre d’un repas, en l’occurrence ici en l’accompagnant d’une source d’amidon résistant, comme une salade de pommes de terre, de pâtes froides ou de lentilles…
Humphreys K.J. et al., Cancer Prevention Research, August 2014, 7; 786.