Fustigés depuis des décennies dans les recommandations officielles, les acides gras saturés pourraient ne pas être cet ennemi supposé… C’est en tout cas l’avis d’un collectif de scientifiques qui estime que les prochaines recommandations américaines devraient lever la limitation concernant les graisses saturées.
Cela fait plus d’un demi-siècle que les acides gras saturés sont présentés comme un ennemi de la santé cardiovasculaire. Si de nombreux travaux le justifient, la «théorie des acides gras saturés» se fait de plus en plus bousculer par d’autres découvertes, dont la prise en compte de l’effet matrice des aliments.
Aux États-Unis, The Nutrition Coalition, un collectif qui a pour mission de s’assurer que les conseils alimentaires donnés par le gouvernement fédéral soient basés sur la science la plus rigoureuse disponible, milite pour faire évoluer les recommandations, et en particulier celles des acides gras saturés. Ils ont organisé récemment un workshop rassemblant plusieurs scientifiques pour débattre sur les acides gras saturés.
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Pas de preuve sur l’intérêt de limiter les graisses saturées
Les membres de ce workshop, dont 3 ont fait partie du Dietary Guidelines Advisory Committe de 1995 à 2015, s’accordent sur le fait que la science la plus rigoureuse et la plus actuelle ne soutient pas le maintien d’une limitation de la consommation des acides gras saturés dans les recommandations gouvernementales.
Ils ont adressé une lettre aux deux instances impliquées dans l’élaboration des U.S. Dietary Guidelines, à savoir le U.S. Department of Agriculture (ASDA) et le Department of Heath and Human Services (HHS). Ce courrier demande de considérer de façon sérieuse et immédiate la révision de la limitation de l’apport en graisses saturées dans les nouvelles recommandations prévues de 2020.
À l’issue de leur workshop, les membres se sont accordés pour dire qu’il n’y a pas de preuve que la limitation des graisses saturées dans la population soit en mesure de prévenir les maladies cardiovasculaires ou la mortalité. Aux États-Unis, depuis 1980, les recommandations préconisent de limiter l’apport en acides gras saturés à max. 10% de l’apport énergétique total, ce qui est également le cas dans les recommandations nationales de bien d’autres pays.
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Chocolat noir, produits laitiers entiers et viande
Pour un des co-organisateurs du workshop, Arne Astrup (Université de Copenhague), l’approche qui consiste à prendre les acides gras saturés comme un seul groupe, et prédit les effets sur la santé des aliments, des repas et des régimes alimentaires sur base de la teneur en acides gras saturés conduit probablement à des conclusions erronées. Il plaide pour que les recommandations futures évoluent de la stratégie analytique basée sur les nutriments vers une approche basée sur les aliments.
Pour illustrer leurs propos, les membres avancent des exemples tels que le chocolat noir, les produits laitiers entiers et la viande non transformée, qui sont relativement riches en acides gras saturés, mais dont la consommation n’est pas associée à une augmentation du risque cardiovasculaire. Et soulignent que de nombreuses méta-analyses récentes portant à la fois sur des études observationnelles et des essais randomisés contrôlés n’ont pas trouvé de preuve significative relative à un effet des acides gras saturés sur la mortalité cardiovasculaire ou totale. Et que l’apport en acides gras saturés pourrait même être associé à un risque plus faible d’AVC…
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Tiens donc la nouvelle brochette de scientifiques travaillant pour les industries trouve que d’après les études financées par leurs mécènes, il faudrait abolir une recommandation qui n’est pas favorable à la vente des aliments riches en acides gras saturés…
En un coup d’œil, je reconnais Carol Boushey qui travaille pour les industries de la viande. Heather Leidy qui travaille pour les industries de la viande. Joan Sabaté qui est notoirement connu pour avoir produit une longue liste d’études favorables aux intérêts de différents industriels.
En épluchant le CV de tous les membres, je suis sur qu’on retrouvera comme à chaque fois, l’industrie des sodas, l’industrie des œufs, l’industrie des produits laitiers. Mc Donald et/ou Mars peut-être ? Ce ne serait pas la première fois.
Heureusement, quelques kilomètres plus haut se trouve le Canada qui a enfin compris que ces comités doivent être purgés de ces scientifiques qui ne travaillent pas pour la santé de tous.