Selon une étude américaine récente, la santé bucco-dentaire, en particulier la tonicité de la mastication, serait un facteur à suivre pour prédire le risque de déclin cognitif.
Des chercheurs de l’Institut Karolinska et de l’Université de Karlstad en Suède, se sont penchés récemment sur la relation entre santé bucco-dentaire et risque de troubles cognitifs. Cette association a déjà été observée auparavant, mais auprès de petits échantillons d’individus. Les travaux menés ici se sont focalisés surtout sur la perte de dents et la capacité de mastication de 577 seniors âgés de 77 ans et plus.
Les résultats indiquent que les personnes âgées qui ont des pertes de dents multiples et/ou rencontrent des difficultés à mâcher des aliments fermes comme certains fruits, ont un risque significativement plus grand de troubles cognitifs. Et cette association persiste lorsque l’on prend en compte différents facteurs confondants (sexe, âge, éducation, antécédents de dépression ou de problèmes mentaux). La présence d’une prothèse dentaire n’influence pas la relation de façon négative, si la mastication est maintenue de manière optimale.
Cette nouvelle étude attire donc l’attention du personnel soignant sur l’intérêt de la surveillance de la qualité de la santé bucco-dentaire des personnes âgées, en prévention du risque de démence. Une des pistes évoquées pour expliquer ce phénomène aurait trait à une baisse de l’irrigation sanguine cérébrale.
Duangjai Lexomboon D.D.S. et al., Journal of the American Geriatrics Society (JAGS), 2012, DOI: 10.1111/j.1532-5415.2012.04154.x.