Les risques pour la santé liés à une exposition au plomb ont été réévalués par l’EFSA et le JECFA en 2010. Dans la foulée, le Comité scientifique de l’AFSCA s’est saisi d’un dossier pour réévaluer les risques du plomb pour la population belge. L’exposition alimentaire (dans l’ordre d’importance décroissante : boissons, produits céréaliers, légumes, pommes de terre, viandes, poissons, produits laitiers, fruits, oeufs, miel et abats) est la voie d’exposition principale au plomb pour la population générale. Chez les nourrissons, c’est l’ingestion de particules de sol et de poussières qui est la principale voie d’exposition, tout au moins chez les enfants résidant dans les zones urbaines. Chez certaines populations, l’exposition peut être accentuée du fait des facteurs culturels (tajines, théières et khôl artisanaux, par exemple).
Des valeurs de Marge d’exposition (qui donne une indication de l’importance possible du risque; plus grande est la MOE, plus petit est le risque de l’exposition au composé en question) entre 1,5 et 5,4 ont été estimées faibles pour l’exposition totale au plomb des adultes. Chez les enfants, les MOEs déterminées sont inférieures à 1 ce qui indique que des effets nuisibles sur le développement neurologique (et le quotient intellectuel en particulier) ne seraient pas à exclure.
Dans ce contexte, le Comité scientifique recommande d’étendre le contrôle du plomb dans les préparations pour nourrissons et les préparations de suite ainsi que dans les aliments pour bébés destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge. Ces recommandations émanaient du rapport de l’EFSA, mais n’ont pu être vérifiées pour la population belge lors de ce monitoring.
Le Comité scientifique recommande également de maintenir une pression sur le contrôle du plomb dans l’eau potable, afin de garder la concentration dans l’eau aussi basse que possible.
Source : Comité scientifique de l’AFSCA, Avis 07-2011, 24 juin 2011.