La pratique du jardinage influence positivement la consommation de fruits et légumes, non seulement du fait des quantités produites, mais surtout en modifiant plus globalement les habitudes d’achat alimentaire.
Les contraintes économiques et le défaut d’éducation nutritionnelle expliquent les moindres quantités de fruits et légumes consommées par les populations défavorisées. Une étude transversale parue dans Appetite révèle l’influence positive du jardinage sur l’alimentation des populations les plus précaires.
Plus d’achats de fruits et légumes
Sur les 223 jardiniers d’un quartier populaire de Marseille, 21 femmes ont accepté de participer à cette étude pilotée par Nicole Darmon, Directrice de recherche à l’INRA. Elle a évalué les quantités de fruits et légumes récoltées durant un mois et a également comparé les quantités réellement consommées, en analysant les tickets de caisse durant cette même période. Ces données ont été comparées à un groupe de 65 femmes présentant les mêmes caractéristiques sociales et économiques, mais n’ayant pas accès à un jardin communautaire.
Sur les 21 femmes ayant cultivé, 11 d’entre elles ont récolté des fruits et légumes avec en moyenne 53 g de légumes par jour et par membre du foyer. L’élément le plus impressionnant réside dans la différence entre les approvisionnements alimentaires des ménages jardiniers et non-jardiniers. Les premiers ont consommé 369 g de fruits et légumes par personne et par jour, contre 211 g pour les deuxièmes. Cette différence de 75% s’explique par des achats plus importants de fruits et légumes et non par les quantités produites.
Jardiner améliore l’estime de soi
Le fait de bénéficier d’un jardin communautaire permet donc de se rapprocher des 400 g de fruits et légumes par personne et par jour, recommandés par le rapport commun FAO/OMS. De plus, des entretiens semi-dirigés ont permis de faire émerger un sentiment de fierté dans le fait de produire, de cuisiner et de partager ses propres produits au cours du repas. L’impact n’est donc pas seulement économique et nutritionnel, mais également social, culturel et symbolique.