Des chercheurs ont découvert une nouvelle voie cérébrale pouvant expliquer le fait qu’une alimentation trop riche en graisse augmente l’envie de manger plus gras, contrairement à une alimentation pauvre en graisse.
Ces chercheurs de la Vanderbilt University ont mis en lumière un nouveau mécanisme qui se cache derrière la surconsommation d’aliments gras, et du plaisir qui en découle. Il s’agit d’une voie de signalisation spécifique dans les cellules cérébrales qui contrôlent la motivation, les mouvements et l’attention, qui influence la quantité d’aliments gras consommés.
L’étude montre chez l’animal qu’une défaillance dans cette signalisation entraîne la surconsommation de nourriture grasse.
Signalisation de l’insuline
Les chercheurs se sont intéressés à une voie de signalisation particulière dans le cerveau, la signalisation de l’insuline. Un défaut de cette voie peut altérer les mécanismes homéostatiques, en favorisant les mécanismes de la récompense, ce qui est susceptible de mener à l’obésité.
Cette voie de signalement fait intervenir un groupe de protéines, le complexe rapamycine 3 (mTORC2). Ils ont constaté que les animaux génétiquement modifiés, chez qui une partie du mTORC2 fait défaut, se mettent à manger de façon excessive des aliments gras. Cette surconsommation ne s’observe cependant pas lorsque l’animal ne dispose que d’aliments pauvres en graisses.
Moins de dopamine
L’altération de la voie de signalement de l’insuline par le complexe mTORC2 entraîne en outre une présence moindre de dopamine dans plusieurs régions cérébrales, une condition qui a été associée à l’obésité tant chez l’animal que chez l’homme.
Pour les auteurs, une alimentation riche en graisses ou en glucides alimente le circuit de la récompense, mais semble aussi être à même de provoquer des changements cérébraux, en causant par exemple la résistance à l’insuline, perturbant ainsi les mécanismes de contrôle de l’alimentation.
Dadalko O.I. et al., Helion, 21 Sept. 2015.