Pour la première fois, une étude humaine fait un rapprochement entre le taux de taurine dans le sang et un risque plus faible de maladie coronarienne chez les femmes avec un cholestérol élevé.
La taurine, un des ingrédients de nombreuses boissons énergisantes, se trouve aussi naturellement dans des aliments riches en protéines, et en particulier dans les muscles rouges de la dinde et du poulet (à savoir surtout dans les cuisses). Certaines études animales ont déjà suggéré des propriétés intéressantes dans le domaine cardiovasculaire, mais sans déboucher sur une piste sérieuse. Un pas qui vient d’être franchi avec une étude menée par des chercheurs du New York University Langone Medical Center.
Le Dr Yu Chen et ses collègues ont analysé la teneur en taurine prélevée en 1985 auprès des participantes de la NYU Women’s Health Study, qui enrôlait initialement plus de 14 000 femmes. Ils ont comparé les concentrations en taurine du sérum de 223 femmes ayant développé une maladie coronarienne (mortelle ou non) avec celles de 223 femmes exemptes d’affections cardiovasculaires. Les résultats, publiés dans la revue European Journal of Nutrition, ne montrent pas d’effet protecteur de la taurine dans l’ensemble de l’échantillon. Par contre, chez les femmes qui présentent un taux de cholestérol élevé, celles qui ont également des taux sériques de taurine élevés ont un risque coronarien diminué de 60 %, par rapport à celle avec des taux sériques bas.
Chen précise que même si cette étude ouvre des perspectives pour envisager la supplémentation en taurine des femmes ayant un taux de cholestérol élevé, ces observations portent sur des personnes dont les taux de taurines sont le reflet d’une alimentation dépourvue d’aliments enrichis en taurine ou de suppléments, et que rien ne permet d’affirmer que la taurine synthétique additionnée à des aliments peut revendiquer de tels effets.
Sources : Wojcik AP et al. Eur Nutr 2012.