L’American Heart Association a examiné la pertinence de maintenir une recommandation chiffrée concernant le cholestérol alimentaire. Elle conclut qu’actuellement, il est plus judicieux d’utiliser les conseils axés sur les habitudes alimentaires.
Le cholestérol alimentaire a déjà fait couler beaucoup d’encre. Considéré comme l’ennemi public numéro 1 il y a quelques décennies, il est aujourd’hui pratiquement tombé dans l’oubli, comme en témoignent différentes recommandations nutritionnelles, américaines et européennes, qui ont supprimé la valeur chiffrée maximale de 300 mg par jour.
Mais le sujet reste controversé. Ainsi, d’autres recommandations nutritionnelles, dont celles pour la Belgique du CSS en 2016, maintiennent la limite des 300 mg/jour. Est-ce pertinent? Plus vraiment, selon l’American Heart Association (AHA), qui a fait le point scientifique sur ce sujet.
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l’allégé ne convainc pas
Pas de lien établi entre cholestérol alimentaire et risque cardiovasculaire
Plusieurs études menées dans différents pays ont trouvé une association significative entre le cholestérol alimentaire et le risque de maladies cardiovasculaires. Cela ne prouve cependant pas pour autan un lien de cause à effet, et il est difficile de tenir compte du facteur confondant représenté par les acides gras saturés qui, bien souvent, accompagnent le cholestérol alimentaire…
L’avis scientifique de l’AHA s’est basé sur différents types de données, des étude prospectives, mais aussi d’intervention contrôlées. Il existe bien une relation dose-dépendante entre cholestérol alimentaire et le taux de LDL, mais seulement lorsque la consommation de cholestérol alimentaire est supérieure à celle généralement consommée.
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Alimentation méditerranéenne ou régime DASH
L’AHA souligne le fait que la plupart des aliments qui contribuent à l’apport en cholestérol exogène sont aussi généralement riches en acides gras saturés, qui sont étroitement associés à un risque élevé de présenter un taux de LDL excessif. Par ailleurs, elle rappelle que de très nombreuses études indiquent qu’une alimentation de type méditerranéen, ainsi que le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) sont intrinsèquement faibles en cholestérol, et cela de façon similaire à la consommation actuelle aux États-Unis. À noter qu’en Belgique, la dernière enquête de consommation alimentaire a montré que l’apport moyen en cholestérol exogène est nettement en-dessous des 300 mg/j.
Pour l’AHA, une recommandation qui donne un objectif spécifique de cholestérol alimentaire dans le contexte des conseils alimentaires est difficile à mettre en œuvre pour les cliniciens et les consommateurs. Par conséquent, elle conclut que les conseils axés sur les habitudes alimentaires sont plus susceptibles d’améliorer la qualité de l’alimentation et de promouvoir la santé cardiovasculaire.
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