La déficience maternelle en vitamine C durant la grossesse pourrait engendrer des dégâts irréversibles dans le cerveau du fœtus.
Telles sont les conclusions d’une étude expérimentale danoise menée chez des porcins et publiée dans PLoS One. Selon les auteurs, même une déficience marginale en vitamine C peut provoquer des retards de développement de l’ordre de 10 à 15 % de l’hippocampe du fœtus, centre cérébral important de la mémoire.
Ces travaux vont à l’encontre de la perception selon laquelle le corps de la mère protège le fœtus dans la majorité des cas. En effet, d’ordinaire, un transport sélectif des nutriments s’organise entre le fœtus et la mère pendant la grossesse. Mais en cas de déficience en vitamine C de la mère, la compensation via ce mode de transport serait insuffisante pour couvrir les besoins réels du fœtus.
Cette découverte est très importante dans la mesure où les expériences menées après la naissance, avec une supplémentation en vitamine C des jeunes porcs, ne parviennent pas à corriger cette situation. Par ailleurs, les dégâts cérébraux se manifesteraient probablement très tôt durant la grossesse, car ils avaient été révélés chez les fœtus des animaux après leur sacrifice, aux deuxième et troisième trimestres de la grossesse.
Pour les auteurs, si cette étude demande confirmation chez l’humain, elle rend le suivi du statut en vitamine C particulièrement important chez les femmes particulièrement vulnérables à la déficience en vitamine C, notamment celles à bas revenus ou qui ont une alimentation très pauvre en fruits et légumes.
Tveden-Nyborg P et al. PLoS One. 2012;7(10):e48488. doi: 10.1371/journal.pone.0048488. Epub 2012 Oct 31.