Une étude menée chez le rongeur rapporte qu’un extrait de gingembre est en mesure de ralentir le développement du cancer de la prostate.
La pharmacopée de la cuisine et de ses ingrédients végétaux suscite un engouement certain dans le milieu de la recherche. Cette fois, c’est au tour du gingembre, un ingrédient très largement utilisé dans la cuisine asiatique. Ce rhizome renferme des antioxydants particuliers tels que le shagaol, le paradol et la zingérone, qui contribuent aussi à la sensation de feu qu’il peut laisser en bouche. Il s’est vu attribuer de nombreux effets dans la médecine asiatique et est communément considéré comme aphrodisiaque, une propriété qui ne repose cependant sur aucune littérature scientifique sérieuse. Par contre, plusieurs travaux rapportent des effets anti-inflammatoires, antioxydants et une activité antiproliférative.
Des chercheurs de la Georgia State University à Atlanta se sont intéressés à ses effets potentiellement protecteurs vis-à-vis du cancer de la prostate. Ils ont ainsi administré, dans l’alimentation de souris, un extrait de gingembre (100 mg/kg), pour constater que par rapport au groupe contrôle, les animaux nourris au gingembre affichaient une progression du cancer de la prostate réduite de 56 %. Des analyses plus poussées montrent que l’extrait inhibe la prolifération des cellules cancéreuses de la prostate et augmente l’apoptose, par rapport au groupe contrôle. Ils ont également mis en évidence des effets protecteurs sur des lignées de cellules cancéreuses humaines. Reste que le gingembre ne peut pas pour autant être considéré comme un aliment protecteur sur base de ces travaux, d’autant que l’extrait administré, rapporté à l’homme, correspond à environ 100 g de gingembre frais par jour.
Source: Karna P et al. Br J Nutr 2011, Aug 18:1-12. [Epub ahead of print]