Selon une équipe de recherche britannique, l’une des causes du cancer du sein pourrait être une inflammation déclenchée dans les canaux mammaires par des bactéries «nocives». Or, rééquilibrer le microbiote mammaire serait possible, notamment avec le yaourt.
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Le cancer du sein ou quand le sein s’enflamme
Ce n’est encore qu’une hypothèse, mais l’inflammation pourrait être au cœur de la pathogenèse du cancer du sein. Pour les auteurs de cette étude, une inflammation d’origine bactérienne induite dans les canaux mammaires perturberait la hiérarchie des cellules souches et favoriserait le développement tumoral mammaire. Comment expliquer ce lien? Le lait maternel n’est pas stérile. Il contient son propre microbiote, via la circulation entéro-mammaire. La flore dominante est constituée de bactéries fermentant le lactose, dont la proportion varie. Leur nombre augmente notamment au cours de la grossesse et de l’allaitement et à d’autres périodes de la vie de la femme pour des raisons encore obscures.
Ce qui est plus clair en revanche, c’est que la grossesse, la durée de l’allaitement et leur nombre réduisent significativement le risque de cancer du sein. Un constat qui étaye l’hypothèse d’un effet protecteur d’un microbiote fermentant le lactose au sein des canaux mammaires. Pourquoi cette incertitude demeure? À ce jour, la mise en évidence d’un changement du microbiote mammaire dans des tissus malins et bénins n’a pas été démontrée. Mais elle existe dans d’autres situations, comme la parodontite qui transfère des bactéries pathogènes sur d’autres sites épithéliaux (bouche, œsophage, côlon, sein, prostate,…) et augmente le risque de cancer.
Le yaourt: un remède préventif potentiel, simple et peu coûteux
S’il est démontré que le lait maternel contient des bactéries bénéfiques et que l’allaitement maternel peut donc jouer un rôle dans la réduction du risque de cancer, comment renforcer cette protection bactérienne chez les femmes qui n’ont jamais allaité? C’est ici que les produits laitiers et le yaourt en particulier pourraient entrer en scène! Ses bactéries spécifiques fermentent le lactose. Elles se retrouvent également dans les seins des mères qui ont allaité.
Selon les chercheurs, plusieurs autres études ont montré que la consommation régulière de yaourts était associée à une réduction du risque de cancer du sein, ce qui, selon eux, pourrait passer par une influence sur le microbiote mammaire, en favorisant le remplacement de «mauvaises bactéries» par des bactéries bénéfiques. Des bactéries qui interviendraient dans le développement des cellules souches qui se divisent pour reconstituer la muqueuse des canaux mammaires et influenceraient donc le risque de cancers. On sait également que le yaourt réduirait l’inflammation et les endotoxines. Il reste maintenant à démontrer la puissance de cette corrélation.
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