Les personnes souffrant d’obésité sollicitent davantage le système de santé que les fumeurs ayant un poids normal.
Dans le cadre d’une récente étude consacrée à la santé sociale, un professeur canadien spécialisé en croissance et en développement économique s’est intéressé à l’obésité. Cette étude, qui a porté sur une population de 60.000 personnes, a montré qu’un Canadien sur quatre souffre aujourd’hui d’obésité. Un modèle mathématique a été élaboré afin d’évaluer l’impact de cette situation sur le système de santé.
Ce modèle a permis au chercheur d’élaborer un modèle théorique visant à étudier les implications d’une disparition totale de la population obèse ou, au contraire, de la généralisation d’un IMC supérieur à 30. Dans le premier cas, le nombre de consultations de médecine générale baisserait de 10%. Dans le deuxième, il augmenterait d’un petit 10%. L’étude a révélé que l’obésité est un facteur déterminant de consultation plus important que le tabagisme. Lorsque le diabète de type 2, en tant que comorbidité très fréquente de l’obésité, est intégré au modèle théorique et en est retranché, le chercheur observe près de la moitié de cas de diabète en moins.
Cette approche théorique de la santé n’infirme en rien le message selon lequel nous mangeons trop et ne faisons pas assez d’exercice. La comparaison avec le tabagisme revêt une haute valeur sensibilisatrice auprès du public et des pouvoirs publics. Au Canada, des voix s’élèvent en faveur d’une hausse des cotisations à l’assurance maladie pour les obèses, à l’instar des fumeurs qui doivent payer un coût élevé pour leur assurance vie. La population obèse appartenant fréquemment aux groupes économiquement défavorisés, l’application de cette proposition semble peu évidente. Il est pourtant indispensable de résoudre le problème, même si le processus s’annonce semé d’embûches.
McIntosh J., “Obesity And The Demand For Canadian Physician Services”, Concordia University, Montreal, March 2012.