Selon une étude publiée dans PLOS ONE, l’homme de Néandertal n’était pas uniquement carnivore et consommait probablement aussi des végétaux. Cette découverte archéologique remet déjà en question certaines idées reçues sur nos ancêtres.
Conduite par des chercheurs du MIT aux Etats-Unis et l’University of La Laguna en Espagne, cette étude s’est particulièrement intéressée à la reconstruction du mode alimentaire des néandertaliens ayant vécu en Espagne. Ce type de recherche est très difficile car elle fait appel à des instruments d’analyse coûteux, sur des échantillons souvent très fragiles ou incomplets.
Les auteurs ont eu la chance ici de pouvoir disposer de 5 échantillons de selles trouvés à El Salt, près de Valence, en Espagne et datant d’environ 50.000 ans. Pour la petite histoire, il s’agit là du plus «vieux caca fossilisé» ou coprolithe de l’histoire de l’humanité découvert à ce jour!
Différentes techniques d’analyse ont décelé des biomarqueurs fécaux à base de stérols alimentaires, ce qui permis d’identifier les aliments composants le menu quotidien de l’homme de Néandertal. La présence de taux élevés de coprostanol (produit par dégradation bactérienne du cholestérol alimentaire) confirme que celui-ci mangeait majoritairement de la viande.
Mais la surprise vient des teneurs élevées en un autre biomarqueur: le 5bêta-stigmastanol. Or, celui-ci est la signature bactérienne de la consommation de végétaux. Si l’étude ne peut pas encore apporter plus de précision sur la nature des végétaux consommés, elle ouvre une nouvelle voie de recherche dans l’analyse et la compréhension des modes alimentaires préhistoriques et, in fine, de notre évolution.
Ainara Sistiaga et al., PLOS ONE, published online 25 June 2014.