Selon une étude expérimentale conduite par la Texas A&M University, la consommation de mangue fraîche réduirait les symptômes et améliorerait la biologie de patients avec des MICI tels que Crohn ou la rectocolite ulcéro-hémorragique. Un geste simple porteur d’espoir de traitement.
MICI: un facteur de risque de cancer colorectal
A ce jour, on sait peu de choses sur la genèse des maladies inflammatoires de l’intestin (ou MICI dont Crohn et la rectocolite), si ce n’est qu’elles ont un lien avec le microbiote et sont liées à une hyperactivité du système immunitaire digestif. En Europe, elles affectent près de 2,2 millions d’individus soit environ 0,3% de la population.
Il n’existe pas de traitement curatif, les médicaments actuels veillent surtout à contrôler durablement l’évolution pour éviter le développement de lésions précancéreuses. Toutes les voies de recherche pour améliorer les traitements existants sont donc étudiées avec attention et pourraient trouver refuge dans les végétaux. Des travaux antérieurs ont en effet démontré que des composés présents dans la grenade, les agrumes et certains polyphénols peuvent réduire les phénomènes inflammatoires dans les MICI. Mais aucune étude clinique n’avait été menée jusqu’alors, d’où l’idée de ces chercheurs américains de tester la mangue, en raison de sa richesse en gallotannins, substrats de prédilection pour certaines bactéries du microbiote.
400 à 1200 g de mangue par jour
Après l’évaluation médicale de 300 patients présentant une forme faible à modérée de MICI et l’exclusion de facteurs confondants, 14 volontaires ont été enrôlés dans un essai clinique pilote et contrôlé. Durant 8 semaines, en plus de poursuivre leur traitement médical, ceux-ci devaient consommer entre 2 fois 200 g et 3 fois 400 g de mangue fraîche par jour, selon la tolérance digestive individuelle.
Malgré la petite taille de l’échantillon, les résultats sont remarquables: notamment une réduction significative des symptômes de rectocolite ulcéro-hémorragique ou la diminution des taux de certains biomarqueurs de croissance du cancer colorectal comme le GRO. La mangue modifie aussi le microbiote, avec une augmentation des Lactobacilles et de l’activité favorable de certains acides gras à chaîne courte.
Enfin, le fruit baisse aussi les niveaux de plusieurs endotoxines associées à l’inflammation chronique. Tous ces effets cumulés font conclure aux auteurs que la mangue et d’autres aliments riches en polyphénols sont des voies à suivre dans la recherche de traitements efficaces, pour mieux contrôler les MICI, voire les enrayer.