Les recherches s’activent dans la lutte contre l’obésité pour identifier les chefs d’orchestre impliqués dans le développement de la maladie. Selon des chercheurs de la Louisiana State University, une protéine, la nischarine, serait un bon candidat.
La nischarine (Nisch pour les intimes) est une protéine clé fonctionnant comme un échafaudage moléculaire et qui génère de nombreuses interactions avec plusieurs autres protéines. On sait par exemple qu’elle exerce, via cette voie, une action de suppression des tumeurs, notamment dans le cancer du sein. Mais selon cette nouvelle étude, son spectre d’action serait bien plus large et pourrait concerner des maladies comme l’obésité et le diabète, en raison de son affinité particulière pour le gène de l’AMPK (protéine kinase activée par l’AMP).
Nischarine et AMPK régulent le métabolisme énergétique
Les chercheurs ont décrypté une cascade moléculaire qui aboutit, chez des souris mutantes privées de nischarine, à un retard de développement, caractérisé par une petite taille et un gain de poids diminué. Derrière ce processus, les auteurs ont mieux compris le lien entre Nisch et l’activité de l’AMPK qu’elle inhibe. Cette dernière régule l’homéostasie de l’énergie en supprimant les processus anabolisants. Cibler la nischarine et réduire son activité présente aussi d’autres avantages: des taux accrus d’oxydation du glucose avec des dépenses d’énergie plus élevées ainsi qu’une réduction de l’expression de marqueurs du foie de la gluconéogenèse. En conséquence, les taux de glucose sanguin sont plus faibles chez ces souris, qui présentent une meilleure tolérance au glucose et à l’insuline. Et ce n’est pas tout, bloquer la nischarine entraîne aussi des modifications favorables du métabolisme des lipides (plus d’oxydation et moins d’accumulation dans le foie, par exemple).
Un nouvel acteur à suivre dans l’obésité
Mis tous ensemble, ces effets qui se mesurent via une pleine expression de l’AMPK chez les souris mutantes, se manifestent par une faible croissance, une réduction de l’appétit et de la prise alimentaire, une augmentation des dépenses énergétiques, une meilleure tolérance au glucose et une réduction de poids.
De quoi en faire un candidat pris très au sérieux dans la lutte contre le diabète et l’obésité. Il reste à voir maintenant si sa suppression reproduite chez l’homme donne les mêmes résultats prometteurs.