Le simple fait de penser que la quantité de nourriture d’un repas est plus faible que celui d’un autre amène à manger plus par la suite. C’est ce qui ressort d’expériences menées avec un petit-déjeuner annoncé comme plus ou moins copieux.
On sait depuis longtemps qu’une privation énergétique, comme lors d’un régime amaigrissant, a pour effet de nous inciter à manger plus pour tenter de récupérer les calories épargnées. Cela s’explique tant par la physiologie que la thermodynamique. Mais ce que l’on ne savait pas, c’est que le seul fait de croire que l’on a mangé moins de calories, même si ce n’est pas matériellement le cas, suffit à engendrer ce phénomène de «rattrapage» et conduit à manger plus par la suite.
Manger moins… dans sa tête
C’est ce qui vient de montrer des chercheurs de la Sheffield Hallaq University, dont les travaux ont été présentés à la conférence annuelle de la division «Health Psychology» de la British Psychology Society. Dans cette expérience, 26 participants ont mangé, à deux occasions distinctes, un petit déjeuner avec une omelette dont on leur disait qu’elle contenait une fois 2 œufs, l’autre fois 4 œufs. Sauf qu’en réalité, à chaque occasion, toutes les omelettes distribuées contenaient rigoureusement le même nombre d’œufs: ni 2, ni 4, mais bien 3!
Un effet de la mémoire avant consommation
L’expérience montre que lorsque les volontaires pensaient avoir mangé l’omelette la plus petite, ils rapportaient avoir plus faim deux heures après le repas, manger plus de pâtes lors du lunch et finalement consommaient plus de calories tout au long de la journée que lorsqu’ils pensaient avoir mangé la grande omelette.
Ce phénomène qui consiste à manger plus lorsque l’on croit que l’on a mangé moins avait déjà été rapporté pour des liquides et des semi-solides, mais c’est la première fois qu’il est montré pour des aliments solides. De plus, les chercheurs ont pris soin de mesurer les taux sanguins de ghréline, qui ne diffèrent pas selon les sessions. Ce qui tend à prouver que c’est bien la mémoire avant la consommation, et non un facteur physiologique, qui explique la différence d’apport calorique.