Les effets toxiques du mercure retrouvé dans les poissons pourraient être contrecarrés par d’autres nutriments du poisson, dont les oméga-3 à longue chaîne, selon une vaste étude menée dans les Seychelles.
La Food and Drug Administration (FDA), qui revoit actuellement ses recommandations concernant le poisson, conseille aux femmes enceintes de limiter la consommation de certains poissons à 2 fois par semaine, en raison du risque connu lié au mercure pour le développement de l’enfant. Le poisson contient des oméga-3 hautement polyinsaturés connus pour leur rôle dans le développement cérébral, qui pourraient aussi faire office d’antidote au mercure…
La «Seychelles Child Development Study» est l’une des plus importantes études de population sur le sujet. Aux Seychelles, la consommation de poisson est 10 fois plus importante qu’en Europe ou aux États-Unis, ce qui est idéal pour étudier les effets d’une exposition à long terme au mercure du poisson.
La nouvelle étude porte sur un suivi de plus de 1500 femmes et leurs enfants. Les chercheurs ont comparé les résultats d’une batterie de tests menés à 20 mois (aptitude à communiquer, comportement et capacités motrices), à l’exposition prénatale au mercure (à partir des cheveux de la maman prélevés pendant la grossesse).
Aucune corrélation entre ces tests et l’exposition au mercure n’apparaît. Par contre, ce qui ressort est une association entre le statut en oméga-3 à longue chaîne de la mère durant sa grossesse, et les résultats obtenus à certains tests.
Étant donné que les effets néfastes du mercure sur le développement du système nerveux impliquent des phénomènes inflammatoires et d’oxydation, les auteurs suggèrent que l’effet anti-inflammatoire des oméga-3, et peut-être aussi d’autres antioxydants du poisson, pourraient expliquer ces résultats.