Une étude visant à examiner les raisons de l’augmentation du nombre de cas de suicide dans l’armée américaine suggère que le manque de DHA pourrait jouer un rôle significatif.
De nombreuses études épidémiologiques ont déjà rapporté une relation inverse entre la consommation d’oméga-3 et/ou de poissons et le risque de mort violente, dont les suicides. C’est surtout sur le DHA, particulièrement présent dans le cerveau, que se focalise l’attention.
Cette fois, c’est au sein de l’armée américaine que cette relation est mise en lumière, et elle pourrait expliquer la recrudescence du taux de suicide observé entre 2002 et 2008. Joseph Hibbeln, du National Institute of Health à Bethesda et ses collaborateurs ont mené une étude rétrospective en comparant les taux d’acides sériques de 800 militaires américains qui se sont suicidés au cours de cette période à ceux de 800 militaires contrôles. Les deux échantillons ont été appariés pour l’âge, le sexe, le grade et l’année de l’incident.
Les résultats indiquent que pour chaque diminution du DHA d’une déviation standard, le risque de mort par suicide est accru de 14 %. Chez les hommes, le risque de mort par suicide est accru de 62 % pour les taux sériques les plus faibles en DHA, par rapport aux taux les plus élevés. Les auteurs suggèrent que le statut bas en DHA de cette population pourrait être un facteur de risque de suicide, et soulignent la nécessité de mener des études d’intervention bien conçues pour évaluer la causalité.
SOURCE : Lewis MD et al. J Clin Psychiatry 2011. 10.4088/JCP.11m06879