Un probiotique contre l’obésité à l’horizon. C’est l’objectif de ces chercheurs de la Vanderbilt University, qui viennent de modifier une bactérie E. coli de manière à l’inciter à produire, une fois dans l’intestin, un composé thérapeutique qui inhibe le gain de poids, la résistance à l’insuline et quelques autres effets néfastes d’une alimentation trop riche en graisses.
Le Prof. Sean Davies, professeur adjoint de pharmacologie à la Vanderbilt University explique que d’autres étapes séparent encore ces recherches expérimentales des essais cliniques chez l’Homme. Mais la preuve de concept est bien là et il confirme qu’il semble possible de manipuler le microbiote intestinal, pour traiter l’obésité et d’autres maladies chroniques.
Manipuler le microbiote intestinal pour promouvoir la santé
L’auteur est un expert en bactéries probiotiques, il a reçu, en 2007, le New Innovator Award des US National Institutes of Health. Sa recherche surfe sur l’idée de mieux en mieux documentée que la flore intestinale naturelle joue un rôle dans l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires, qu’elle porte même la signature de certaines maladies et qu’il est possible d’utiliser des bactéries intestinales pour favoriser la perte de poids.
Une souche bactérienne qui colonise l’intestin humain en toute sécurité
Ici, l’équipe a génétiquement modifié E. coli Nissle 1917, -utilisée depuis près d’un siècle pour traiter la diarrhée-, de manière à ce qu’elle produise un composé lipidique, appelé NAPE, synthétisé naturellement dans l’intestin grêle en réponse à l’alimentation. NAPE se transforme en NAE, un composé qui réduit à la fois la prise alimentaire et le gain de poids.
Certaines données suggèrent que la production NAPE peut être réduite en cas de régime alimentaire trop riche en graisses, ce qui peut contribuer à expliquer ensuite les effets de ce type de régime. Lorsque les chercheurs ajoutent NAPE au régime alimentaire riche en graisses, de souris, durant 8 semaines, ces souris réduisent leur consommation de nourriture, leur taux de graisse corporelle et leur résistance à l’insuline diminuent.
Des effets protecteurs plutôt durables
Ils ont été constatés dans cette expérience durant 4 semaines, après la fin de la supplémentation en NAPE. Douze semaines plus tard, le poids corporel de ces souris reste toujours inférieur à celui des souris témoins. L’objectif ultime des chercheurs, un traitement ponctuel, n’est pas encore atteint, mais le concept est là.