Que penser des produits laitiers et de la santé? Si le sujet divise, c’est un bilan positif que le Prof Givens (University of Reading) a dressé à l’occasion du dernier Congrès de Nutrition et Santé.
L’homme est le seul animal à boire le lait d’une autre espèce; le lait de vache, c’est pour le veau, pas pour l’humain… Alors que certains remettent en cause la place même des produits laitiers dans l’alimentation humaine, le Prof Ian Givens, Directeur du Institute for Food, Nutrition and Health à l’Université de Reading (Royaume-Uni) dresse un tableau assez flatteur des produits laitiers à différents stades de la vie.
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Les produits laitiers favorisent une densité minérale osseuse élevée
Durant l’enfance, le lait stimule la croissance, un effet qui passe par la stimulation des IGF-1 par les protéines laitières. En ce sens, le Prof Givens se pose la question de la qualité des protéines dans les alternatives végétales chez l’enfant. De plus, outre l’aspect qualitatif, certaines de ces boissons ne contiennent que peu de protéines. Ce n’est pas le cas du jus de soja, mais bien du lait d’amande, qui ne contient que 0,4%, soit 8 fois moins que du lait entier, et constitue de surcroît une source d’oxalate pouvant conduire à une hyperoxalurie. La vitamine D constitue une autre préoccupation, compte tenu du fait que son apport est suboptimal en Europe (certaines boissons végétales en sont enrichies).
Chez les adolescents, la chute de la consommation de lait est plus importante que dans le passé. Cela pose un problème pour l’apport en plusieurs nutriments: le pourcentage d’adolescents (filles et garçons) avec des apports insuffisants serait de 30% pour le calcium, 25 % pour l’iode et 50 % pour le magnésium. Cette diminution de la consommation de lait expliquerait que le pic de masse osseuse n’atteint pas son niveau maximal, augmentant ainsi le risque d’ostéoporose plus tard. Une méta-analyse a d’ailleurs montré récemment que les végétariens et végétaliens avaient une densité minérale osseuse plus faible que les omnivores, et que les végétaliens présentaient des taux de fractures plus élevés.
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De l’iode pendant la grossesse
La problématique de l’iode, surtout pendant la grossesse, à particulièrement émergé au cours de ces 10 dernières années. Ainsi, selon Givens, les enfants des femmes qui ont consommé peu d’iode pendant la grossesse affichent un développement mental et psychomoteur plus faible à 18 et 24 mois. À noter que la teneur en iode du lait fluctue au fil de l’année selon le mode d’alimentation, elle est plus faible lors de la période de pâturage.
Enfin, du point de vue des maladies cardiovasculaires, les produits laitiers défient la théorie de la nocivité des acides gras saturés. Il n’y a pas de lien entre produits laitiers et maladies cardiovasculaires, explique Givens, et lorsqu’il y en a un, il est plutôt favorable (en particulier pour le lait et le yaourt. Le yaourt a tout particulièrement un rôle prometteur sur le risque de diabète. Le chercheur explique que les protéines sériques du lait ont un effet de réduction de la pression sanguine. Quant au cholestérol, si le beurre a effectivement pour effet d’augmenter le LDL, ce n’est pas le cas du fromage, ce qui résulterait de l’effet matrice.
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