La plus grande méta-analyse réalisée à ce jour sur le sujet rapporte que la consommation de graisse issue du lait, toutes sources confondues, est associée à un risque plus faible de développer un diabète de type 2.
La théorie des acides gras saturés qui, depuis plusieurs décennies, a fait des graisses animales un ennemi de la santé, se voit une fois de plus mise à mal par cette étude d’envergure, consacrée au diabète de type 2. Elle concerne spécifiquement la consommation de graisse laitière, dont la richesse en acides gras saturés, tel que l’acide palmitique, inspire la méfiance, alors que la présence d’autres acides gras du lait pourrait exercer des effets intéressants. Et jusqu’à présent, les effets de la graisse laitière sur le diabète de type 2 (DT2) n’étaient pas très clairs.
Des marqueurs de la graisse laitière pour témoin de consommation
Une des limites des études antérieures est de se baser sur des questionnaires que les participants remplissent, ce qui est sujet à des biais importants. Outre les biais liés à la mémoire, il y a ceux liés à la graisse laitière des crèmes, fromages, graisses de cuisson,… dissimulées dans les repas composés et les plats préparés, qu’il n’est pas facile d’évaluer. Pour contourner ces biais, les investigateurs se sont basés sur des biomarqueurs circulants et tissulaires de la consommation de graisse laitière.
Les données de pas moins de 16 études prospectives ont été rassemblées au travers de ce consortium baptisé FORCE (Fatty Acids and Outcomes Research Consortium), totalisant 63 682 adultes exempts de DT2 à l’inclusion et suivis pendant plus de 20 ans.
Risque de diabète réduit de 30%
Après ajustement pour différents facteurs confondants, les résultats montrent que chacun des biomarqueurs pris séparément, ainsi que leur somme, sont associés à un risque plus faible de développer un DT2. Les participants dont la consommation de graisse laitière est la plus élevée (percentile 90) ont un risque de diabète réduit d’environ 30% par rapport à ceux qui ont la plus faible consommation (percentile 10).
La technique des biomarqueurs a ses avantages, mais elle ne permet cependant pas de fournir une analyse détaillée selon le type de produit laitier, et n’est donc pas en mesure de révéler les différences par exemple entre le lait, le yaourt, le fromage ou la crème. Quoi qu’il en soit, c’est une pièce de plus qui vient s’ajouter au dossier du détricotage de la théorie des acides gras saturés…