Neuf personnes sur dix aiment le chocolat. On dit en général que le dixième ment. Si le goût explique sans doute son attrait et le plaisir d’en grignoter, son influence positive sur la physiologie cérébrale en serait probablement une autre. Un effet neuroprotecteur qui augmenterait avec l’âge.
Le chocolat est une source d’antioxydants
Bien sûr, le chocolat est une source non négligeable de sucres et de graisses, donc de calories. Sa place dans la pointe de la pyramide ou du triangle alimentaire se justifie, mais il convient pour autant de ne pas le diaboliser. En fonction de sa composition, et notamment de sa teneur en cacao, il constitue une source considérable de fibres alimentaires et d’antioxydants.
Ce sont en particulier ces dernières molécules, les flavanols, qui ont intéressé des chercheurs italiens dans leur revue de la littérature publiée dans Frontiers in Nutrition. Les scientifiques ont surtout comparé les effets de l’administration aiguë et chronique de flavanols de cacao sur différents paramètres cognitifs. Même si les essais contrôles randomisés sur le sujet se font rares, les données disponibles plaident en faveur d’un effet bénéfique global des flavanols sur la performance cognitive, tant à court qu’à long terme.
Un effet beaucoup plus marqué avec l’âge
Parmi les études relevées par l’équipe italienne, un impact favorable de l’apport aigu de flavanols de cacao a été découvert chez les plus jeunes, sur la mémoire de travail et le traitement de l’information visuelle. Chez les femmes, le même apport contrecarre étonnamment les effets négatifs de la déprivation de sommeil (le travail de nuit, entre autres) sur des tâches nécessitant de la précision.
Mais les résultats les plus intéressants sont ceux observés avec la consommation à long terme (allant ici de 5 jours à 3 mois) de flavanols de cacao chez la personne âgée. Les performances cognitives sont sensiblement améliorées avec une consommation quotidienne. Des facteurs tels que l’attention, la vitesse de traitement, la mémoire de travail et la fluidité verbale sont grandement affectées. Ces effets étaient cependant les plus prononcés chez les personnes âgées avec un déclin initial de la mémoire ou d’autres déficiences cognitives légères.
Le cacao doit-il donc devenir un «complément alimentaire» pour entretenir notre cognition? L’apport régulier de cacao et de chocolat qui en est riche, pourrait en effet fournir des effets bénéfiques sur le fonctionnement cognitif au fil du temps, concluent les auteurs, en rappelant aussi les effets collatéraux de l’apport calorique du produit…