Manger plus ou moins que nécessaire pourrait être contagieux: une nouvelle étude montre que le nombre de bouchées est influencé par la personne avec qui l’on partage son repas.
Qu’est-ce qui influence la quantité de nourriture que nous mangeons spontanément lors d’un repas? Outre les besoins physiologiques, qui dépendent notamment du niveau d’activité physique, on considère depuis longtemps que des facteurs sociaux sont à même d’influencer la prise alimentaire.
Et, notamment, que l’on mange volontiers plus que nécessaire lorsque l’on est en compagnie d’une «bonne fourchette», et, inversement, que l’on a tendance à manger moins lorsque la personne en face de soi mange peu.
Jusqu’à présent, aucune étude n’avait étudié de si près ce type d’influence. C’est désormais chose faite, avec les travaux d’une équipe hollando-canadienne. Les chercheurs ont étudié de manière précise et en temps réel la synchronisation des bouchées lors du repas du soir auprès de 70 paires de jeunes femmes.
Pour chaque paire, le nombre de bouchées, mais aussi le moment exact de leur prise a été recensé. Les scientifiques parlent de mimétisme comportemental lorsqu’une bouchée est prise dans un intervalle de 5 secondes qui suit la bouchée de l’autre personne.
L’analyse de données, qui porte sur un total de 3.888 bouchées, révèle clairement l’existence d’un mimétisme réciproque, c’est-à-dire pour chacune des femmes des paires: la probabilité de prendre une bouchée est plus grande lorsque l’autre personne prend une bouchée.
Les auteurs concluent que ce mimétisme comportemental pourrait expliquer partiellement la modélisation sociale de l’apport alimentaire. L’étude ne permet toutefois pas de préciser si ce mimétisme diffère entre des personnes de poids normal et celles en excès de poids.
Source: Hermans R.C.J. et al., PLoS ONE, 7(2): e31027. doi:10.1371/journal.pone.0031027.