Les sources de vitamine D ne sont pas nombreuses, et essentiellement animales. Comment dès lors assurer une couverture adéquate en vitamine D dans une alimentation qui se végétalise ? L’ONAV fait part de sa position.
Bien que la vitamine D ne provient pas uniquement de l’alimentation, mais aussi de l’exposition à lumière du jour, elle fait partie des nutriments dont il est difficile d’assurer une couverture suffisante toute l’année par le seul biais de l’alimentation. Et cela même dans une alimentation relativement équilibrée, qui comporte du poisson gras, des œufs et des produits laitiers entiers, principales sources de vitamine D. D’où le recours à des aliments enrichis et/ou à la supplémentation en vitamine D, communément considéré comme utile, surtout de l’automne au début du printemps. Mais qu’en est-il dans le cadre d’une alimentation qui se végétalise, comme c’est le cas pour une frange importante de la population ? L’apport alimentaire risque d’être encore un peu plus réduit. La végétalisation de l’alimentation, certes bénéfique pour la planète, se doit aussi de ne pas générer ou accentuer des déséquilibres nutritionnels…
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Vitamine D ajoutée aux denrées alimentaires
L’Observatoire National (français) des Alimentation Végétales (ONAV) – dont la mission est d’étudier, de promouvoir, de coordonner et d’informer sur les consensus sur les alimentations saines et durables majoritairement végétales et la santé – a examiné ce sujet et adopté une position.
L’organisme plaide ainsi pour que d’autres aliments que les produits laitiers puissent être enrichis en vitamine D, afin de multiplier les sources alimentaires. Notons qu’en Belgique, toutes les matières grasses à tartiner ou de cuisson type « margarines au sens large » sont enrichies en vitamine D. Et que l’on trouve encore d’autres denrées (outre les produits laitiers) qui sont enrichies en vitamine D, telles que des céréales pour petit-déjeuner, des boissons végétales, certaines huiles végétales…
Les recommandations de l’ONAV concernent aussi la pratique d’une activité physique extérieure (pour ses effets bénéfiques qui ne se limitent pas à la synthèse de vitamine D). Tout en attirant l’attention sur les risques liés à l’exposition solaire, et qu’il s’agit de trouver un bon équilibre, quitte à utiliser de la crème solaire : cela réduit la fabrication de vitamine D , mais protège la peau…
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Faut-il supplémenter en vitamine D ?
L’ONAV n’hésite pas à remettre en cause le caractère indispensable de la supplémentation en vitamine D. Avec pour argument le constat que la prévalence d’un déficit en vitamine D dans la population est élevée, qu’il y a des difficultés de standardisation du dosage de la vitamine D, et que la supplémentation en vitamine D n’a pas prouvé son efficacité dans des études randomisées contrôlées.
La supplémentation est néanmoins considérée comme pertinente dans les situations où la carence est probable (habiter en zone peu ensoleillée, pas d’activité en extérieur, tabagisme, port de vêtement couvrant, peau noire), et encore plus chez les nouveau-nés, les enfants en croissance et les femmes enceintes et allaitantes (à discuter avec un un·e professionnel·le de santé). L’Observatoire insiste sur la nécessité d’éviter l’utilisation de multiples compléments contenant de la vitamine D, au risque d’un surdosage, et de bien lire les compositions des compléments multivitaminés.
Voilà pour la vitamine D. La question se pose aussi pour bien d’autres nutriments, en particulier pour les oméga-3 à longue chaîne (EPA et DHA) et la vitamine B12…
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