Le projet de nouvelles recommandations américaines propose de laisser tomber l’apport maximal pour le cholestérol alimentaire, d’autoriser une alimentation un peu plus grasse, et de serrer la vis pour les sucres ajoutés.
C’est un tournant historique qui s’annonce dans les recommandations alimentaires 2015 aux États-Unis. Après des années de gloire pour le « low-fat » et le « cholesterol free », et de générosité pour les sucres ajoutés, autorisés en quantités largement supérieures à celles des autres pays, le 2015 Dietary Guidelines Advisory Committee, chargé de préparer les recommandations officielles, préconise des changements notoires.
Le cholestérol aux oubliettes
Le panel, composé de 14 experts considère que ce n’est pas tant la quantité de graisses que sa qualité qui importe, raison pour laquelle il préconise de majorer à 35 % de l’apport énergétique total (AET) la part maximale des graisses, tout en insistant sur la nécessité de maintenir l’apport en acides gras saturés à max. 10 % de l’AET. Des chiffres qui n’ont rien de surprenant chez nous, puisqu’ils correspondent aux recommandations en vigueur notamment en Belgique et en France. Par contre, le cholestérol alimentaire n’est plus vu comme avant : le panel reconnait que, pour la plupart des personnes, il est peu déterminant de la cholestérolémie, et propose dès lors de supprimer la limite maximale, fixée jusqu’alors à 300 mg par jour. Une suppression déjà effectuée par l’EFSA en 2010 dans les apports de référence sur les lipides…
Chasse aux sucres
Si les graisses se voient donc en partie réhabilitées, ce sont les sucres qui trinquent. Rien de bien surprenant cependant, puisque la nouvelle proposition n’est autre que celle habituellement retrouvée dans la plupart des autres recommandations, à savoir maximum 10 % de l’apport énergétique total. Cette modification fournira enfin une base objective aux Américains pour reconnaître le problème de la surconsommation de sucres ajoutés, celle-ci étant de l’ordre de 13 % en moyenne aux États-Unis, et atteint 16 % chez les enfants et les adolescents.
Scientific Report of the 2015 Dietary Guidelines Advisory Committee; First Print, February 2015