Le soja contient des isoflavones, qui ont une affinité pour les récepteurs aux œstrogènes. En France, le Haut Conseil de la Santé Publique recommande la limitation de la consommation de produits au soja. Un message souvent relayé et compris comme : soja = danger. On fait le point.
Le soja est traditionnellement consommé en Asie depuis des siècles, mais s’impose de plus en plus en occident. Il contient des isoflavones, qui font partie des phyto-ostéogènes. Bien que leur activité soit nettement plus faible que celle des œstrogènes naturels, elle n’est pas négligeable chez la femme en dehors de la période de fécondité, ainsi que chez l’homme. Les isoflavones sont classées comme des perturbateurs endocriniens non-avérés. Le HCSP déconseille le soja notamment aux femmes ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein. L’instance préconise aussi une limitation des isoflavones dans les préparations pour nourrisson, et la limitation des produits à base de soja pour les enfants de moins de 3 ans.
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Soja et isoflavones : les quantités maximales
Les recommandations du HCSP s’appuient sur un avis de l’AFSCA de 2005, qui avait fixé une limite maximale de 1 mg d’isoflavones par kilo de poids corporel et par jour. Cela correspond, pour une femme de 63 kg, à chacune des quantités suivantes :
- 800 g de boisson au soja
- 290 g de tofu cuit
- 190 g d’alternative au yaourt à base de soja
- 990 g de steak de soja
Ces quantités ne sont pas atteintes par la plupart des consommateurs, et mis à part le tofu et l’alternative au yaourt, elles correspond à plus de 3 portions de produit de soja par jour. La limitation à 1 produit au soja par jour n’est donc pas justifiée sur base de ces valeurs.
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La restauration scolaire prend des mesures
La vigilance est plus de mise pour les enfants : une étude menée par le Club Européen des Diététiciens de l’Enfance (CEDE) attire l’attention sur la nécessiter de surveiller – et de limiter – la consommation d’isoflavones par le soja dans la restauration scolaire. Le CEDE plaide pour que la quantité d’isoflavones soit indiquée sur les produits à base de soja, afin d’aider à surveiller la consommation pour qu’elle ne dépasse pas 1 mg/kg/jour. A noter que la France est le seul pays à instaurer une telle limitation, qui est jugée par certains comme injustifiée, et comme un exemple du principe de précaution poussé à l’extrême…
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Source:
Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), Sécurité et bénéfices des phyto-estrogènes apportés par l’alimentation – Recommandations, 2005.
Haut Conseil de la santé publique (HCSP), Avis relatif à la révision des repères alimentaires pour les femmes enceintes et allaitantes, 18 janvier 2022.
CEDE, AGORES et CENA. ANALYSE DE LA COMPOSITION DES PRODUITS À BASE DE SOJA DISPONIBLE EN RESTAURATION COLLECTIVE. Juin 2022.