Des chercheurs de l’Université de Montréal et du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) viennent de démontrer le potentiel de l’acide rétinoïque (AR), un dérivé de la vitamine A, dans le traitement de l’obésité, du diabète de type 2 et dans la prévention de leurs complications cardiovasculaires.
Le tissu adipeux brun a la capacité d’entreposer des triglycérides, mais aussi de produire de la chaleur, à l’opposé du tissu adipeux blanc. Abondant chez les bébés, il ne disparait pas complètement à l’âge adulte. Bien irriguée par des vaisseaux sanguins, cette graisse brune possède de nombreuses mitochondries, usines énergétiques de la cellule.
Les chercheurs Montréalais ont montré que l’acide rétinoïque, un dérivé de la vitamine A, stimule une protéine de découplage mitochondrial (UCP1) ce qui permet d’utiliser l’énergie venant de l’oxydation des nutriments pour la production d’adénosine triphosphate-ATP.
On sait de longue date que l’exposition au froid mène à la stimulation de la graisse brune et de la graisse blanche, favorisant la transformation des triglycérides pour libérer des acides gras et du glycérol. Mais, dans les adipocytes bruns, ces acides gras sont rapidement oxydés dans les mitochondries et produisent de la chaleur (sous l’influence de la protéine UCP1).
Cette graisse brune contribue alors à augmenter le métabolisme énergétique de base. Ce phénomène explique pourquoi les mammifères hibernants engraissent durant l’automne sans développer de diabète et maigrissent sans trop bouger durant l’hiver. Ils sont aussi les animaux qui accumulent le plus de vitamine A dans leur foie.
L’acide rétinoïque (dérivé de vitamine A) est reconnu pour son implication dans la maturation et la différenciation cellulaire et pourrait orienter les pré-adipocytes plutôt vers le brun (ou beige) que vers le blanc. Le groupe de chercheurs québécois a montré chez des animaux de laboratoire que l’acide rétinoïque induisait une normalisation glycémique et une diminution de l’obésité. Ceci identifie des nouveaux effets métaboliques des rétinoïdes et peut conduire à nouvelles perspectives en termes de traitement de l’obésité et du diabète.