C’est ce que suggèrent des chercheurs de l’université de Laval, qui démontrent que le probiotique de la famille des Lactobacillus rhamnosus pourrait doubler la perte de poids sur une période de six mois.
Le Prof. Angelo Tremblay de l’Université Laval, auteur principal de l’étude publiée dans le British Journal of Nutrition, rappelle que la flore intestinale des personnes obèses diffère de celle des personnes minces. Chaque régime alimentaire favorise en effet certaines bactéries au détriment des autres.
Or les probiotiques, qui sont des bactéries vivantes, peuvent exercer un effet bénéfique sur la santé, en favorisant la croissance des bonnes bactéries dans l’intestin. L’équipe a donc regardé si un probiotique pouvait rééquilibrer le microbiote intestinal, au profit de bactéries favorisant la perte de poids.
Son étude a été menée auprès de 125 hommes et femmes présentant un surpoids, qui ont suivi un régime amaigrissant de 12 semaines, suivi d’une période de maintien du poids de 12 semaines également. Durant toute cette période, les participants du groupe probiotique ont reçu quotidiennement 2 comprimés d’un probiotique de la famille des Lactobacillus rhamnosus.
Après 12 semaines de régime, la perte de poids moyenne chez les femmes du groupe probiotique est de 4,4 kg vs 2,6 kg (groupe témoin). Mais le probiotique n’a pas produit d’effet chez les hommes.
Après 12 semaines de maintien, la perte de poids moyenne chez les femmes du groupe probiotique atteint 5,2 kg en moyenne, alors que le poids des femmes témoins est resté stable. La perte de poids des femmes du groupe probiotique est donc, à 24 semaines, le double de celle des femmes témoins. Enfin, les femmes du groupe probiotique présentent une baisse de leptine, l’«hormone de l’appétit» et du volume de bactéries intestinales liées à l’obésité.
Selon l’auteur, «les probiotiques pourraient agir en modifiant la perméabilité de la paroi intestinale. En empêchant certaines molécules pro-inflammatoires de se retrouver dans le sang, ils préviendraient le déclenchement de la cascade de réactions conduisant à l’intolérance au glucose, au diabète de type 2 et à l’obésité.»
Marina Sanchez et al., British Journal of Nutrition, pp1-13, published online 3/12/2013.