Le congrès «Édulcorants intenses, science ou pseudoscience?» organisé récemment à Bruxelles était l’occasion pour plusieurs scientifiques de recentrer le sujet, en fonction des connaissances scientifiques.
Les édulcorants intenses (aspartame, extraits de stevia,…) ne sont autorisés dans les aliments et boissons qu’à condition de présenter toutes les garanties de sécurité, explique Wim Debeuckelaere (Commission Européenne, DG SANCO). La réglementation européenne réexamine régulièrement ces substances lorsque de nouvelles données ou questions surgissent. C’est le cas avec l’aspartame, dont la réévaluation est prévue pour mai 2013. Ce n’est pas en raison de craintes, explique Wim Debeuckelaere, mais bien pour réaffirmer sa sécurité.
Le toxicologue Carlos Van Peteghem (Toxicologue, UGent) fait remarquer que si on parle beaucoup de deux études sur l’aspartame, qui ont suffi à ce que la Commission demande le réexamen du dossier, on ne dit pas assez qu’il y a près de 20.000 autres études rassurantes pour cet édulcorant. Quant à la consommation en Belgique, l’étude de Joris Van Loco (Institut Scientifique de Santé Publique, Bruxelles) montre clairement qu’elle se situe à des niveaux tout à fait rassurants.
L’intérêt du recours aux édulcorants intenses dépend de la réduction énergétique qu’elle peut engendrer dans l’aliment. Pour le Dr. France Bellisle (Centre de Recherche en Nutrition Humaine de l’Ile de France, Université Paris 13), il faut faire la distinction entre les aliments solides tel un chocolat, où la réduction calorique est minime, et les liquides tels que des boissons où la réduction calorique est importante.
Sur base des études disponibles, on estime que le recours aux édulcorants intenses permet de réduire l’apport calorique total d’environ 10%, ce qui correspond à une perte de poids de quelque 200 g par semaine, ajoute la spécialiste du comportement alimentaire.
Les édulcorants intenses peuvent être utiles dans des situations telles que le diabète, l’excès de poids ou le syndrome métabolique, ajoute Véronique Maindiaux, (Diététicienne, Institut Paul Lambin, Haute-Ecole Leonard de Vinci), mais toujours dans le cadre d’une éducation alimentaire.
« Édulcorants intenses: science ou pseudoscience », Bruxelles, 18 octobre 2012. Organisé par Food in Action et la FIEB, avec la participation de la Belgian Nutrition Society et des associations professionnelles de diététiciens (UPDLF et VBVD).