Les travaux chez l’animal étaient déjà révélateurs, mais voilà qu’une étude prospective humaine rapporte une association entre l’exposition au PCB in utero et le BMI des filles à l’âge de 5 et 7 ans.
Les polychlorobiphényles ou PCB font partie des perturbateurs endocriniens. Ils sont susceptibles de modifier, entre autres, le fonctionnement du tissu adipeux et le métabolisme glucido-lipidique. Et le plus redoutable, c’est qu’ils peuvent exercer leurs effets délétères avant la naissance, lors de la période in utero.
C’est en tout cas qu’ont révélé les travaux chez l’animal. Mais une nouvelle étude, humaine cette fois, vient créditer cette hypothèse. Elle a été menée dans les îles Féroé auprès de 656 femmes enceintes. Il faut dire que cette population est particulièrement exposée aux PCB et autres métaux lourds, en raison de la consommation très élevée de poisson.
Les chercheurs ont mesuré les PCB ainsi que le dichlorodiphenyldichloroethylène (DDE) dans le sérum et dans le lait maternel. Les paramètres anthropométriques des enfants ont été pris à l’âge 5 et 7 ans. Les analyses ont été réalisées séparément pour les filles et pour les garçons et ont tenu compte du BMI de la mère avant la grossesse.
Les résultats publiés dans l’American Journal of Clinical Nutrition rapportent, chez les filles des mères en excès de poids:
- une association entre PCB et un BMI plus élevé,
- une association entre PCB et DDE, et l’augmentation du BMI entre 5 et 7 ans.
Les PCB sont également associés à un tour de taille plus élevé chez les filles, que la mère soit en excès de poids ou non. Aucune association n’a cependant été observée chez les garçons. De quoi suggérer que l’exposition in utero à ces contaminants peut favoriser le risque d’obésité chez les filles, particulièrement lorsque la mère est en excès de poids.