Le Haut Comité de Santé Publique (HCSP) a publié récemment les nouvelles propositions pour le Plan National Nutrition Santé 4, à l’horizon 2021. Ces nouvelles recommandations tiennent compte des leçons tirées du PNNS précédent et incitent à une alimentation plus durable.
Le HCSP a étudié les politiques nutritionnelles dans le monde et les trois PNNS qui se sont succédé depuis seize ans en France. Partant de cette analyse, il a pris en compte les limites des stratégies de santé publique fondées exclusivement sur des mesures, qui visent à agir sur les déterminants individuels des comportements alimentaires et de l’activité physique. Et, notamment, les limites de la sensibilisation via l’information.
L’autorégulation ne fonctionne pas
Le HCSP considère que, pour être réellement efficace, une politique nutritionnelle de santé publique doit intégrer des actions puissantes, visant à modifier l’offre alimentaire et d’activité physique. La finalité de ces actions est d’agir sur l’environnement, afin que le choix «santé» des individus puisse devenir plus aisé pour tous:
- modification de l’environnement physique pour la pratique d’activité physique,
- incitation à améliorer la qualité nutritionnelle des aliments de consommation courante.
Le HCSP a également pris en considération le fait que, dans le cadre des PNNS 2001-2017, les mesures d’autorégulation, si elles ont permis certaines avancées, ont montré leurs limites. Elles ne parviennent en effet qu’à toucher une part restreinte de l’offre alimentaire, et ne régulent pas le marketing environnant la consommation alimentaire.
Les recommandations prioritaires du PNNS
- Développer des interventions et politiques publiques pour les enfants.
- Définir par voie réglementaire des standards de composition nutritionnelle par catégories ou familles d’aliments.
- Mettre en place une taxe pour les produits pré-emballés, relevant du champ d’application du règlement européen FIC, et inclus dans la catégorie Nutri-score D et E (c’est-à-dire de moins bonne qualité nutritionnelle).
- Mise en place, à l’échelle nationale, d’une allocation sous forme de coupons spécifiques pour l’achat de fruits et légumes destinés aux populations défavorisées.
- Au niveau de l’urbanisme, promouvoir dans les politiques publiques nationales, régionales, départementales et locales, la prise en compte de l’impact de l’environnement bâti sur l’activité physique.
- Réglementer le marketing et interdire les communications commerciales, les ventes promotionnelles et la promotion des aliments de pauvre qualité nutritionnelle (classés D et E selon le Nutri-score).
- (Ré)éditer une information massive auprès des femmes en âge de procréer et des professionnels de santé, quant à l’importance cruciale de la supplémentation en acide folique.
- Mise en place d’un forfait nutrition, dans le cadre d’un parcours de soins coordonné pour les maladies de la nutrition.
- Strictement réglementer le recours à la chirurgie bariatrique.
- Renforcer le socle universitaire de la formation de diététicien-nutritionniste, pour le porter au niveau de la licence.
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