Le projet Global Burden of Disease piloté par l’Institute for Health Metrics and Evaluation a livré ses dernières données basées sur 2016. Il permet d’identifier ce qui grignote le plus d’années de vie en bonne santé. Analyse des facteurs de risque pour la Belgique.
Ce projet titanesque mené par l’Université de Washington représente la plus grande base de données épidémiologiques sur les relations entre l’alimentation, la mortalité et la morbidité mondiales. Pas moins de 330 maladies sont ainsi traquées dans le monde, depuis près d’une trentaine d’années.
L’importance respective des différents facteurs peut être évaluée grâce à la quantification du nombre d’années de vie corrigées, de l’incapacité et de la mortalité prématurée ou DALYs, pour Disability-Adjusted Life Years.
Alimentation et excès de poids pèsent plus sur la santé que le tabac
Pour la Belgique, tous âges confondus et dans les deux sexes, les facteurs alimentaires arrivent en 3ème place de ce sombre palmarès, après le tabac (n°1) et une pression sanguine élevée (n°2). Viennent ensuite l’alcool et les drogues, suivis d’un indice de masse corporelle élevé (n°5). Ensemble, facteurs alimentaires et excès de poids comptent nettement plus de DALYs que le tabac, et représentent la première cause d’années de vie en bonne santé perdues.
D’autres causes de perte de DALYs entretiennent des relations avec le mode de vie et les habitudes alimentaires: il s’agit d’un taux de glucose à jeun élevé (n°6) et d’un taux de cholestérol total élevé (n°8). Dans le «top 10» figure aussi la pollution de l’air (n°9).
Pression sanguine élevée chez les femmes
Si l’on affine la lecture en distinguant le genre, le top 3 chez les femmes, tous âges confondus, est représenté respectivement par une pression sanguine élevée, le tabac et les facteurs de risque alimentaires.
Le classement diffère aussi fortement en fonction des tranches d’âge. Ainsi, chez les 5-14 ans, ce sont les déficiences nutritionnelles qui arrivent en tête, suivies d’un IMC élevé, puis de l’alcool et des drogues. Ces derniers arrivent en tête dans la tranche 15-49 ans, suivis du tabac. Chez les 70 ans et plus, les risques alimentaires (n°3) sont presque à la même hauteur que le tabac (n°3), et sont suivis par un IMC élevé.