L’étude de la composition et de la fonction de la flore microbienne peut révéler un diabète de type 2. Des recherches sont encore nécessaires afin d’établir si l’état de la flore intestinale est la cause ou la conséquence de cette maladie.
Les bactéries présentes dans nos intestins, représentant un poids d’environ 1,5 kg, jouent un rôle décisif pour la santé et le bien-être. En 2008, elles ont ainsi fait l’objet d’un projet scientifique, intitulé Metagenomics of the Human Intestinal Tract (MetaHIT). Soutenu par la Commission européenne, ce consortium de centres de recherche, d’entreprises industrielles et d’entreprises pharmaceutiques européens et chinois souhaitait déterminer l’influence exacte des bactéries intestinales sur notre santé. La métagénomique est l’étude du matériel génétique d’« écosystèmes » complets et, en l’occurrence, des intestins de l’homme.
Dans l’édition d’octobre de la revue Nature, le consortium a publié des résultats de recherche intéressants. Une étude menée sur un groupe de 345 Chinois, dont 171 souffraient de diabète de type 2, a permis d’identifier des marqueurs clairs pour cette maladie. On en a dénombré plus de 60 000. Il s’avère, par exemple, que les bactéries produisant du butyrate sont moins nombreuses chez un patient diabétique. Par ailleurs, l’identification des indicateurs biologiques peut servir de système de classification (appelé « Metagenomic Linkage Group »). À l’avenir, la maladie pourrait dès lors être diagnostiquée plus rapidement sur la base des micro-organismes détectés à partir de la séquence ADN. Une étude similaire a été réalisée au Danemark afin d’analyser la flore intestinale de patients atteints de diabète de type 2. Les résultats ont révélé un déséquilibre important entre la composition et la fonction des bactéries présentes.
Les scientifiques danois souhaitent approfondir cette étude afin de vérifier si la composition et la fonction de la flore microbienne d’un patient souffrant de diabète de type 2 causent l’apparition de cette maladie ou, au contraire, si elles en sont la conséquence.
Quin et al., A metagenome-wide association study of gut microbiota in type 2 diabetes, Nature, 490, 55–60, (04 October 2012).