Bien qu’ils ne soient pas officiellement reconnus en Europe, les probiotiques figurent souvent dans la boite à outils nutritionnelle utilisée en cas de syndrome de l’intestin irritable. Mais où en est la science à leur égard ? On fait le point.
Les probiotiques, ces micro-organismes vivants qui, administrés en quantités adéquates, procurent un bénéfice pour l’hôte, font l’objet de recherches dans de nombreux domaines, jusqu’à la santé mentale et l’humeur. Mais c’est dans la sphère digestive qu’ils trouvent une forme de légitimité naturelle.
Bien que leurs effets des probiotiques sur la santé ne sont pas reconnus par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), ils sont fréquemment utilisés dans l’arsenal des mesures hygiénodiététiques mises en place en cas de SII. En 2014 déjà, le American College of Gastroenterology avait conduit une méta-analyse avec plus de 30 études. Elle concluait que les probiotiques pouvaient améliorer les symptômes généraux, ainsi que les ballonnements et les flatulences, chez les personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable. Toutefois, la qualité globale des preuves des études incluses dans la méta-analyse était faible et les recommandations spécifiques concernant l’utilisation des probiotiques pour le syndrome de l’intestin irritable n’étaient pas claires.
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Les probiotiques améliorent la qualité de vie
Une nouvelle revue de la littérature menée par une autre équipe et publiée en 2022 permet de faire un point sur l’état de la situation. Dans cette revue, les auteurs estiment que les probiotiques sont sûrs et efficaces chez les patients atteints du SII. Ils notent que par rapport à de nombreuses options thérapeutiques actuellement disponibles, les effets indésirables associés aux probiotiques s’avèrent plus sûrs.
Mais qu’en est-il des bénéfices ? Les auteurs estiment qu’il a été démontré que les probiotiques amélioraient la fréquence globale des selles, le temps de transit intestinal et la consistance des selles. Certaines souches précises se sont montrées efficaces pour soulager les symptômes du syndrome de l’intestin irritable tels que les ballonnements, les douleurs abdominales, la constipation, la diarrhée, les nausées, les vomissements et les grondements d’estomac.
Ainsi, les probiotiques ont un impact positif global sur les patients atteints du syndrome de l’intestin irritable en améliorant leur qualité de vie.
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Sources de probiotiques
Le yaourt, le kéfir et d’autres aliments fermentés sont des sources familières de probiotiques. Selon la revue, tous ces aliments contiennent des micro-organismes susceptibles d’améliorer la santé de l’intestin. Mais de nombreux micro-organismes probiotiques sont disponibles sous la forme de complément alimentaire. Les auteurs expliquent que l’intérêt croissant pour les bienfaits des probiotiques s’explique par la prise de conscience des effets néfastes liés à l’utilisation accrue d’antibiotiques, qui détruisent le microbiote intestinal. De plus, les études ont montré que les probiotiques aident à la production de certains nutriments, à l’élimination de toxines, améliorent l’immunité intestinale, préviennent la translocation microbienne, et contribuent à restaurer la muqueuse intestinale lorsqu’elle est abimée.
Ils concluent que les probiotiques ont un rôle bénéfique en cas de SII et encouragent les chercheurs à être impliqués dans plus d’études qui permettraient de mieux prendre en charge de type de patients. La prochaine étape étant d’arriver à un usage ciblé selon la souche.
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