Contrairement à ce qui est souvent avancé, ni la viande rouge, ni la viande transformée, n’apparait comme directement associée au cancer de la prostate, selon une nouvelle métaanalyse.
La viande, en particulier la viande rouge et les viandes transformées (comme les salaisons), est régulièrement incriminée dans l’étude des relations entre l’alimentation et le cancer. En 2007, le rapport du World Cancer Research concluait que « des preuves limitées venant d’études éparses et inconsistantes suggèrent que la viande transformée est une cause de cancer de la prostate ». Cette position était basée sur 4 études de cohortes. Le son de cloche qui retentit est sensiblement différent pour cette nouvelle métaanalyse, qui repose, elle, sur 15 études prospectives pour la viande rouge, et 11 pour la viande transformée.
La comparaison des apports élevés et des apports faibles ainsi que l’analyse dose-réponse par chaque 100 g de viande supplémentaire ne révèlent pas la moindre association avec les cas totaux de cancer de la prostate. Même chose pour les cas de cancers avancés de la prostate. Seule une très légère augmentation du risque relatif estimé (5 %) apparait pour la viande transformée, mais cette association est atténuée après une analyse plus fine dans un sous-groupe d’études qui sont ajustées pour de multiples facteurs confondants potentiels et biais. Les auteurs concluent que leur étude ne soutient pas l’existence d’un lien indépendant positif entre la consommation de viande rouge ou de viande transformée et le risque de cancer de la prostate.
Source: Alexander DD et al. Nutr J. 2010 Nov 2;9:50.