L’effet probiotique est tributaire de la souche bactérienne. Mais selon une étude finlandaise, un paramètre important a largement été négligé : le mode de production du produit fini.
Si la caractérisation des souches bactériennes et l’efficacité clinique sont au cur des discussions entre autorités sanitaires européennes et industriels du secteur, un nouveau prérequis pourrait faire avancer les choses.
En effet, selon des chercheurs finlandais, une amélioration des techniques pour stabiliser le probiotique dans sa matrice alimentaire et le protéger des détériorations liées au processus de production du produit fini pourrait fortement influencer le résultat des études d’intervention.
Dans leur étude, ils ont récolté 15 souches de Lactobacillus rhamnosus provenant d’aliments probiotiques. 14 d’entre eux mettaient en avant sur l’étiquetage la présence du Lactobacillus rhamnosus GG. Après avoir caractérisé le phénotype et le génotype de chaque souche, les auteurs de cette étude ont également analysé leurs propriétés d’adhésion sur un modèle expérimental de mucus intestinal humain ainsi que leur capacité à empêcher l’adhésion de microorganismes pathogènes.
Verdict : si l’étude génétique confirme bien l’identité des souches, la résistance à l’acidité et les propriétés d’adhésion, la capacité à inhiber l’adhésion d’un pathogène variait considérablement d’un échantillon à l’autre… Cette étude montre donc que différentes sources d’un même probiotique peuvent avoir des propriétés sensiblement différentes, voire altérées. En clair, tant les conditions et le procédé de production que la matrice alimentaire utilisée déterminent l’efficacité réelle d’un même probiotique au sein de l’organisme.
Source: Grze?kowiak L et al. Br J Nutr. 2010 Nov 9:1-8.