Le problème de l’obésité n’est plus confiné aux humains. Le phénomène touche désormais les animaux qui vivent dans leur environnement immédiat.
Une nouvelle étude révèle une augmentation des taux d’obésité chez les mammifères au cours de la dernière décennie. Toutefois, les résultats sont étonnants. Si l’on pouvait naturellement s’attendre à l’hypothèse de l’homme qui « surnourrit » l’animal, la réponse est cependant beaucoup plus complexe. Pire encore, c’est un véritable mystère !
Les chercheurs, de l’Université d’Alabama, ont récolté les données de poids corporel de 20,000 animaux vivant dans 12 endroits différents des Etats-Unis, en région rurale et urbaine. Huit espèces ont été répertoriées : plusieurs singes de laboratoire (macaques, chimpanzés, ouistitis et singe vervet), des souris de laboratoire, ainsi que des chats, des chiens et des rats domestiques. Les animaux de laboratoire étaient pris comme groupe témoins.
Dans toutes les situations, et tous les sexes, les auteurs ont constaté une augmentation significative de l’obésité animale au cours de la décade. Chez les macaques, par exemple, cette élévation était de 7,7 % chez les mâles et de 7,9% chez les femelles. Chez les souris : 10,5 % chez les mâles et 11, 8% chez les femelles. Chats et chiens ont également grossi significativement (respectivement 5,7 et 2 % pour les mâles et 13,6 et 3 % pour les femelles).
Mais le hic : l’augmentation de poids est observée de manière comparable chez les animaux de laboratoire, dont l’alimentation n’avait pas évolué en termes de calories, en 10 ans… Pour ces scientifiques américains, cette étude remet un peu en question le rôle de la sacrosainte équation « Apports énergétiques-dépenses énergétiques » dans l’épidémie actuelle d’obésité.
D’autres facteurs pourraient intervenir et ils seraient peut-être viraux ou épigénétiques. Ainsi, l’adénovirus 36 a été récemment identifié comme obésogène chez l’homme et l’animal. Des perturbateurs hormonaux, la pollution, le manque de sommeil, le surchauffage, l’air conditionné sont d’autres pistes évoquées, mais à vérifier, pour expliquer cette évolution négative de la régulation énergétique.