Des chercheurs se sont penchés sur les mécanismes moléculaires protecteurs du lait maternel. Outre les multiples bénéfices, ils révèlent qu’il agit comme un réservoir de biomolécules qui contribuent à lutter contre l’inflammation et l’infection.
Ces conclusions précisent le rôle des biomolécules «pro-resolving mediators» dans le développement immunitaire chez le petit enfant, et renforcent encore l’importance de l’allaitement maternel pour les nourrissons.
Le lait maternel humain fournit des nutriments et anticorps essentiels aux nouveau-nés, et son rôle clé dans le développement de l’immunité du nourrisson est bien documenté. Les chercheurs du Brigham and Women Hospital révèle que le lait maternel humain est un véritable réservoir de biomolécules qui luttent contre inflammation.
Une signature de 20 molécules bioactives
L’équipe du Dr Charles Serhan, directeur du Centre de thérapies expérimentales du BWH a d’abord découvert cet ensemble de molécules connues comme «pro-resolving mediators» ou SPMs dans le lait maternel humain, grâce à une technique de profilage moléculaire de pointe. Elle a ensuite constaté que chacune de ces molécules contribue à résoudre l’inflammation et stimuler la réponse immunitaire.
Si certains de ces SPMs avaient spécifiquement déjà été identifiés dans le lait maternel, c’est la première fois que tout cet ensemble de 20 molécules bioactives aux fonctions variées est identifié dans le lait maternel. Certaines de ces molécules sont anti-inflammatoires, d’autres anti-infectieuses, d’autres enfin contribuent à la cicatrisation.
De nombreuses propriétés protectrices
Les nombreuses propriétés protectrices du lait maternel sont confirmées et expliquées avec la découverte de cet ensemble de SPMs. Ces molécules testées séparément sur des modèles animaux et des lignées cellulaires infectées confirment leur efficacité protectrice.
Dans des échantillons de lait maternel provenant de femmes souffrant de mastite, une infection du tissu mammaire, les chercheurs constatent que les niveaux SPM sont bien plus faibles, incapables de résoudre l’inflammation et l’infection. Enfin, ces SPMs sont bien absents du lait de vache ou des formules pour enfant.
Mieux comprendre encore le rôle de ces SPMs chez le nourrisson allaité va permettre de trouver, très probablement de nouvelles cibles pour booster le système immunitaire de l’enfant, mais, en attendant, rien ne vaut l’allaitement.
Arnardottir H. et al., Mucosal Immunology, 14/10/2015.