L’asparagine est contenue dans la viande, les œufs et les produits laitiers. Considéré comme non essentiel à ce jour, car fabriqué naturellement par le corps, cet acide aminé est en réalité indispensable au développement du cerveau, comme le montre une découverte de chercheurs Québécois.
Des chercheurs à l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine ont découvert que cet acide aminé était indispensable au fonctionnement des cellules cérébrales… mais qu’il n’est pas bien transporté par la barrière hémato-encéphalique. Ce phénomène n’est pas présent pour les autres organes du corps qui utilise aisément l’asparagine de l’alimentation.
Les travaux des chercheurs québécois sont partis du décès dramatique d’un jeune enfant suite à maladie génétique, dont l’origine était alors inconnue. Les recherches ont finalement révélé que le gène touché par des mutations code pour l’asparagine synthétase, l’enzyme responsable de la synthèse de l’asparagine.
Concrètement, chez les personnes en bonne santé, le niveau d’asparagine synthétase dans le cerveau est suffisant pour alimenter les neurones. Chez les individus qui en manquent, l’enzyme n’est pas produite en quantité suffisante et ce déficit en asparagine altère la prolifération et la survie des cellules durant le développement du cerveau.
Les enfants porteurs de cette mutation souffrent, à des degrés variables, de divers symptômes, dont une déficience intellectuelle et une atrophie cérébrale qui peuvent entrainer la mort. Un supplément d’asparagine pourrait par exemple être donné aux nourrissons chez qui on a décelé la maladie afin d’assurer un développement normal du cerveau.
Cependant, selon les auteurs, la dose reste à déterminer et son efficacité à évaluer et il n’est pas sûr que cette supplémentation corrigerait les déficits neurologiques.
Ruzzo E.K. et al., Neuron., 2013 Oct 16; 80(2): 429-41.