De nouveaux travaux mettent en lumière la façon dont les acides gras saturés, et pas les insaturés, contribuent au développement d’un état inflammatoire impliqué dans la résistance à l’insuline et le diabète de type 2.
Bien que le diabète de type 2 amène souvent à se focaliser sur les sucres dans l’alimentation, le rôle des graisses est apparu au cours de ces dernières années comme déterminant dans la genèse de la pathologie. Cela fait longtemps que les scientifiques ont observé que les personnes présentant un diabète de type 2 affichent souvent des réponses immunitaires excessives, que la pathologie est souvent associée à un excès de poids et a une résistance à l’insuline, mais le lien précis entre ces caractéristiques n’avait pas été trouvé. Voilà qui est fait, grâce aux travaux d’une équipe de la University of North Carolina à l’École de Médecine de Chapel Hill.
Ils ont pu montrer que les acides gras saturés, mais pas les insaturés, peuvent activer les cellules immunitaires et engendrer la production d’interleukine-1bêta, pro inflammatoire. L’interleukine-1bêta agit sur les tissus et organes tels le foie, le muscle et le tissu adipeux et coupe leur réponse à l’insuline, les rendant résistants à l’hormone hypoglycémiante. Voilà comment les acides gras saturés favorisent la résistance à l’insuline et, en conséquence, le diabète de type 2. Voilà qui permet de rappeler que si la qualité de la ration lipidique revêt toute son importance chez le patient diabétique de type 2, notamment en raison du risque cardiovasculaire accru dans cette pathologie, le contrôle des acides gras saturés peut aussi jouer un rôle dans la prévention de la « maladie du sucre », ce qui est loin d’être connu du grand public…
Source: Wen H. et al., Nature Immunology, 2011 ;12, 408415.