Selon une étude de l’Université de Pennsylvanie, le manque de sommeil inciterait à manger plus gras en activant une région spécifique du cerveau: le SAR.
La plupart des recherches qui ont évalué l’impact du manque de sommeil sur le comportement alimentaire se sont focalisées sur les changements du métabolisme hormonal. Seules quelques-unes ont considéré les effets sur l’activité cérébrale.
Cette approche est particulièrement intéressante, car elle fournit des données précieuses et concrètes sur la manière dont, par exemple, le cerveau des travailleurs à horaire décalé gère l’influence de la nuit sur les choix alimentaires.
Plus gras, moins sucré
Dans cette étude, 34 individus en dette de sommeil et 12 individus contrôles ont été suivis dans un laboratoire de sommeil pendant 5 jours et 4 nuits. Après une nuit régulière de sommeil, de façon aléatoire, les volontaires étaient répartis en 2 groupes: un contrôle et un groupe «privation totale de sommeil».
L’expérience révèle une augmentation de l’apport calorique en graisses et une diminution de l’apport en glucides le jour qui suit la privation de sommeil, en comparaison d’une nuit normale.
Le cerveau change son attention
Chaque jour suivant la privation de sommeil, une IRM mesurant l’activité cérébrale associée aux apports alimentaires était réalisée. Les résultats sont instantanés: le changement de profil en macronutriments des repas lié au manque de sommeil est corrélé à une activation intense du réseau de salience.
Cette région du cerveau, plus connue sous le nom de système d’activation réticulaire (ou SAR), joue le rôle de filtre entre la partie consciente et la partie inconsciente du cerveau en décidant ce qui est digne d’attention et ce qui ne l’est pas. En d’autres mots, selon les auteurs, le manque de sommeil renforcerait l’attrait du cerveau pour des aliments plus gras, ce qui pourrait en partie expliquer pourquoi le risque de surpoids est plus élevé en cas de privation chronique de sommeil.
Zhuo Fang et al., Scientific Reports, 2015; 5: 8215