Les dépenses de santé en Europe diminuent pour la première fois depuis des décennies, selon le dernier Panorama de la Santé publié par l’OCDE. Mais cette bonne nouvelle masque une autre réalité: la pression de l’obésité qui rend cette diminution incertaine.
Ces données sont issues du «Panorama de la santé: Europe 2012», nouveau rapport conjoint de l’OCDE et de la Commission européenne. C’est la première chute que connaissent les dépenses de santé en Europe depuis l’année 1975. D’un taux de progression annuel moyen de 4,6% entre 2000 et 2009, l’évolution des dépenses de santé par habitant est passée à -0,6% en 2010 (0% en Belgique).
Ces restrictions budgétaires se mesurent aussi, malheureusement, sur la prévention. En 2010, seuls 3% en moyenne des budgets de la santé des pays de l’UE ont été affectés à des programmes de prévention et de santé publique (immunisation, tabagisme, alcool, nutrition et activité physique). Le rapport souligne d’ailleurs qu’il peut être bien plus efficace de financer des programmes de prévention aujourd’hui, que de traiter des maladies demain.
Autre enseignement important: plus de la moitié des adultes vivant dans l’Union Européenne sont désormais en surpoids, et 17% sont obèses. Le taux d’obésité a doublé depuis 1990 dans de nombreux pays européens. Or, l’obésité et le tabagisme constituent les plus grands facteurs de risque de maladies cardiaques et d’accident vasculaire cérébral, lesquels sont à l’origine de plus d’un tiers (36%) de tous les décès survenus dans l’Union européenne en 2010. Pour les experts, l’obésité pourrait donc potentiellement rendre cette baisse des dépenses de soins de santé provisoire.
Certains états s’organisent déjà. La Finlande, la France et la Hongrie viennent d’instaurer des taxes sur des aliments et boissons néfastes pour la santé, dans le cadre de leurs stratégies de lutte contre l’obésité.
Consultez la version électronique du rapport