La vision classique des apports et des dépenses énergétiques dans la genèse de l’obésité est-elle dépassée? Il semble qu’il faille désormais aussi tenir compte d’autres facteurs, comme les perturbateurs endocriniens omniprésents dans l’environnement.
Obésité et diabète ne cessent de croître, et sont principalement attribués à une ingestion calorique excessive, par rapport à des dépenses devenues trop faibles. Ce schéma classique doit-il évoluer? C’est ce que suggèrent des données récentes, dont un rapport publié en 2012 par le Réseau Environnement Santé et la Mutualité Française.
Celui-ci met en avant le rôle de perturbateurs endocriniens: substances organochlorées tels que pesticides, agents ignifugeants comme les PCB, le bisphénol A (BPA), les phtalates et même les métaux lourds sont repris dans cette catégorie. Ces composés pourraient perturber le tissu adipeux, qui n’est désormais plus vu comme un simple lieu de stockage des graisses, mais comme un organisme sous contrôle hormonal.
Ils ne répondent pas au paradigme de Paracelse «C‘est la dose qui fait le poison», mais plutôt à celui «C’est la période qui fait le poison». Une période d’exposition telle que la gestation pourrait donner lieu à des effets délétères pendant l’enfance et à l’âge adulte, voire sur les générations suivantes.
Les données expérimentales suggèrent une perturbation du métabolisme glucido-lipidique sous l’effet de ces perturbateurs endocriniens. Ainsi, les animaux exposés in utero ou pendant la lactation au BPA et aux phtalates développent ultérieurement une obésité, et leur résistance à l’insuline est accrue.
Un colloque sur le sujet est organisé à Paris par la Mutualité Française et le RES le 4 avril prochain. Inscription gratuite obligatoire avant le 25 mars 2013: colloque.ecod@gmail.com
Réseau environnement Santé. EVALUATION DU LIEN ENTRE ENVIRONNEMENT CHIMIQUE, OBESITE ET DIABETE (Projet ECOD), mars 2012.