Une alimentation grasse et sucrée induit plus volontiers une surconsommation alimentaire lorsqu’elle est proposée en libre choix que lorsqu’elle est imposée. C’est ce qui ressort de nouvelles expériences menées chez le rongeur, qui bouleversent le modèle animal utilisé jusqu’à présent pour étudier l’obésité.
Les aliments gras et les boissons sucrées sont souvent accusés dans l’épidémie d’obésité. L’association entre densité énergétique élevée, appétence pour le gras et le sucré et surconsommation calorique est aisée à comprendre, et est largement admise comme facteur prédisposant à la surconsommation. Mais les choses ne sont pas aussi simples.
Et si le danger du gras et du sucré résidait dans le fait d’avoir le choix? C’est en tout cas ce qui ressort de nouveaux travaux menés chez le rongeur par des chercheurs de l’Université d’Amsterdam, et publiés récemment dans l’International Journal of Obesity. Ils ont comparé deux groupes de rats: les uns pouvaient opter librement pour une alimentation riche en graisse et en sucre, les autres se voyaient imposer une alimentation riche en graisse et sucre.
Les chercheurs ont également observé les effets des graisses et du sucre séparément. Il en ressort que si les animaux avec le régime riche imposé mangent effectivement plus qu’avant, ils réduisent le nombre de prises alimentaires.
A l’inverse, les animaux ayant le choix voient le nombre de prises alimentaire croître. Dans le groupe «imposé», la surconsommation est transitoire, alors que dans le groupe «libre choix», les animaux maintiennent leur hyperphagie. Les auteurs relèvent également que l’hyperphagie en libre choix est moins marquée lorsque les animaux ont seulement accès à l’eau sucrée, que lorsqu’ils peuvent opter pour l’eau sucrée et l’alimentation grasse.
La Fleur S.E. et al., Int J Obes, (Lond), 2013 Aug 27.