Une consommation importante de protéines animales venant surtout de la viande au cours de la grossesse constituerait un élément de la programmation fœtale qui favoriserait l’excès de poids à l’âge de 20 ans, selon une nouvelle étude prospective danoise.
Les protéines soufflent le chaud et le froid! D’une part, ce sont des éléments bâtisseurs indispensables à la croissance et au développement, d’autre part, l’excès de protéines durant la petite enfance s’est avéré propice au développement d’une obésité plus tard dans la vie. Ce rôle des protéines semble même intervenir encore plus tôt dans la vie, à savoir pendant la période in utero.
C’est ce qui ressort des recherches menées par une équipe du centre de programmation fœtale du Statens Serum Institut, à Copenhague au Danemark. Les scientifiques ont réalisé une étude prospective auprès d’une cohorte de 965 femmes enceintes danoises, dont la progéniture a été suivie à l’âge de 19-21 ans. L’apport en macronutriments avait été évalué au cours de la 30ème semaine de gestation, en différenciant les protéines végétales et animales.
Les résultats montrent que la substitution équipondérale des glucides par des protéines animales augmente le risque de présenter un excès de poids: dans le quartile le plus élevé pour l’apport en protéines animales durant la grossesse, le risque relatif d’excès de poids est plus que triplé chez les jeunes filles, et doublé chez les jeunes hommes. Cette relation semble particulièrement influencée par les protéines venant de la viande.
La portée de cette étude est cependant limitée par l’absence d’informations sur l’exposition postnatale, il faudrait donc d’autres études plus complètes pour vérifier ce qui constitue pour l’heure une hypothèse.
Maslova E. et al., Am J Clin Nutr., 2014 Aug 6.