Le cancer du pancréas est l’un des plus mortels chez l’Homme. Une étude conduite chez le rongeur indique qu’une alimentation riche en graisse et en calories favorise des lésions précancéreuses du pancréas et pourrait expliquer le lien observé entre l’obésité et cette forme de tumeur.
Avec des taux de survie à 5 ans de 3 à 5%, le cancer du pancréas est probablement la forme la plus agressive de tumeur chez l’homme, les moyens de traitement étant limités. La prévention est donc plus que jamais d’actualité et des études portant sur de larges populations ont montré une association positive entre le cancer du pancréas et l’obésité.
Les mécanismes sont encore assez obscurs et c’est précisément ce qui rend intéressant les résultats de cette étude expérimentale de chercheurs de l’UCLA (University of California, Los Angeles). Ils ont étudié des souris génétiquement modifiées pour présenter des caractéristiques similaires à l’obésité humaine. Les animaux ont été répartis en 2 groupes pendant 3 mois: le premier recevant une alimentation riche en calories et en graisse, et le second une alimentation contrôle.
Les résultats révèlent que les souris «sur-nourries» avaient gagné significativement plus de poids et présentaient davantage d’anomalies du métabolisme (hypersinsulinémie, hyperglycémie, hyperleptinémie) que les souris contrôles. L’analyse des tissus du pancréas montre également une inflammation plus importante chez les souris «gavées», avec une infiltration sévère de macrophages et de cellules T. Elle souligne enfin des taux élevés de cytokines, une fibrose et des néoplasies intra-épithéliales, soit des signes de lésions précancéreuses du pancréas similaires à celles constatées chez l’humain.
Pour les auteurs, comme ces lésions mettent du temps à apparaître chez l’homme, il est probable qu’adopter une alimentation modérée en calories et en graisse pourrait avoir des effets positifs à long terme.
Dawson D. et al., Cancer Prev Res (Phila), 2013 Aug 13.