Cette même variante pourrait inciter les jeunes filles à faire des choix alimentaires plus ou moins sains, selon leur milieu socio-économique en début de vie. Un effet moins net chez les garçons.
Les gènes sont-ils responsables de l’excès de poids? Dans une certaine mesure, oui. Une équipe dirigée par une chercheuse de l’Université McGill a récemment découvert que, chez les jeunes filles porteuses d’une variante génétique particulière (DRD4 VNTR à 7 répétitions [DRD4-7R]), l’interaction entre ce gène et le milieu socio-économique de la jeune fille au début de sa vie pourrait déterminer si elle aura une alimentation plus riche en matières grasses ou plus saine.
Environ 20% de la population est porteuse de la variante DRD4-7R, gène associé à l’obésité, en particulier chez la femme. Publiée aujourd’hui dans JAMA Pediatrics, l’étude confirme donc que les porteurs de ces variantes génétiques seraient plus «perméables» à leur environnement, en général, que les sujets qui en sont dépourvus.
Influence moins nette chez les garçons
Fait intéressant, les chercheurs ont constaté que cet effet ne touchait que les jeunes filles du groupe à l’étude. Selon eux, cette différence pourrait s’expliquer par les impératifs de l’évolution. En effet, peut-être était-il important que les filles puissent prendre du poids facilement, afin de se reproduire malgré des conditions défavorables.
Autre hypothèse avancée: à quatre ans, il est peut-être tout simplement trop tôt pour observer de tels effets chez un garçon, la prise de poids ne survenant pas au même moment chez les garçons et les filles de cet âge. Il se peut aussi que garçons et filles réagissent différemment à la faim et à la satiété.
Des mystères subsistent
«Tout ce que nous pouvons affirmer avec certitude au terme de cette étude, c’est que la variante génétique aura une influence différente sur les choix alimentaires selon le milieu de vie. Cependant, nous ignorons comment le gène influe sur les préférences alimentaires», conclut Dr Silveira.
Patricia P. Silveira et al., JAMA Pediatrics, Published online February 1, 2016.